Le printemps à Crosne, c’est l’occasion de la brocante-vide greniers de printemps, évidemment !
Pour Chantal, le printemps c’est la saison du renouveau où il est temps de quitter la maison et les épisodes hyper-ressassés de Hercule Poirot le navet, Miss Marlple la tête de fouine et Jessica Fletscher la maline pour aller dans le jardin…
La saison précédente, l’hiver, se termine pour Chantal avec les fêtes de fin d’année après une forte poussée de fièvre acheteuse qu’il faut acompagner d’une forte consommation de cacao pour ne pas risquer la déprime… Puis, en janvier et jusque vers fin février, c’est sa période de léthargie façon plantigrade ou marmotte… Enfin, c’est ce qu’on croit… Parce que en fait, Chantal classe ses idées de changements ménagers, dans son sommeil paradoxal tout d’abord dans sa tête puis dans un de ses innombrables carnets ou classeurs, dans un demi-sommeil… Mars, c’est le réveil et la grande période de nettoyage de printemps pour mettre en oeuvre ces innombrables idées accumulées…
Pour moi, c’est le début de la galère : certains objets que j’utilise couramment changent chaque jour de place ou sont remisés dans des cartons, quelque part… Je ne sais plus quoi faire lorsque je cherche quelque chose : si jamais je lui demande où c’est désormais, j’ai évidemment pour réponse « de toutes façons, tu ne sais pas chercher »… C’est sûr, moi je ne passe pas mon temps à fouiner dans la maison pour renifler où ont bien pu passer les objets qui étaient dans la maison et qui ont changé de place (ça je sais qu’ils ont changé de place mais où sont ils : déplacés, cachés en 2ème ou 3ème filede rangement, voire remisés dans une annexe de la maison, rangées en carton, jetés ? Mystère… Mais toute question à ce propos peut-être considérée comme une provocation si Chantal n’est pas saturée de cacao…
Cette période de modification du contenu de la maison s’étend de début mars jusqu’à l’arrivée effective du printemps où Chantal peut sortir dans le jardin pour exterminer toute plantation sortie de son affection et replanter les nouveaux trucs et suspendre les clochettes, niches et abreuvoirs et lavoirs à oiseaux, cacher des miroirs brocantés pour faire croire aux animaux que le jardin se poursuit au-delà du mur de la rue ou de la clôture avec les voisins, etc.
En cette année 2013, le printemps tarde à venir… Du coup pour moi, 2013 restera une annus horribilis : près de 2 mois désormais où chaque matin, en me levant au soleil du même nom, je constate que Chantal a passé sa journée et la nuit précédente à poursuivre et recommencer son action de réforme du logement… Et plus le printemps tarde à venir, plus la sève printanière de Chantal monte et plus son activité pré-printanière redouble en efficacité…
Bref, cette année ça a été dur …très dur… m’enfin, Chantal n’a pas encore osé s’attaquer à mon espace privé et à nos deux armoires à épices… Par contre, le reste du contenu de la cuisine… des bibliothèques, de la salle à manger, du salon, de la salle de bains, des annexes …je vous dis pas…
Un moyen pour mettre fin à cette activité débordante post-hivernale de Chantal est l’apparition des vide-greniers brocante de printemps qui lui permet de transformer son énergie en nouvelle montée de fièvre acheteuse…
Ce matin, c’était donc la brocante de printemps de Crosne…
Comme hier, on avait reçu des amis chers qui sont partis vers 1h45 du matin après que l’on ait passé une excellent soirée avec eux, Chantal m’a dit (alors que je montais roupiller), « je vais ranger quelques trucs et je monte… ». En fait, je me réveille et lève comme d’hab vers 6 h du matin, lorsque le soleil commence à pointer son nez (dehors les fourgonnettes commencent à remonter la rue pour aller installer leurs étalages de vide-grenier, avenue Salvator Allende, depuis la place des droits de l’homme jusqu’au collège… Je descends prendre mon café pour me requinquer et je me rends compte alors que tout a été nettoyé, lavé, essuyé, empaqueté et rangé… Chantal m’apprendra à son réveil, vers 8h30, qu’elle s’est couchée vers 5h30…
Bref, à 9h, on part pour la brocante (avec la Xsara Picasso car il vaut mieux prévoir de grands volumes pour ramener les sangliers récoltés lors de la chasse à la brocante..). Coup de bol, on trouve à se garer tout près de l’entrée de la brocante…
Dès le premier stand, j’ai vu que Chantal était en hyper-forme, flairant de ci de là comme un chien de chasse qui est à l’affût depuis plusieurs mois et courant de droite à gauche en reniflant toutes les bonnes affaires qui peuvent l’intéresser… La crise aidant, depuis quelques années, on trouve de plus en plus d’excellentes affaires à saisir dans ces brocantes (lorsqu’il n’y a pas que des m…..). Là ce matin, il y avait de bonnes occases à saisir et 60 euros et 2h30 plus tard, voici le résultat de notre chasse !
Pour commencer, un très beau moule ancien à brioche familiale en cuivre parfaitement étamé à l’intérieur.
Ensuite un pique-fleurs original : il s’agit en fait d’un couvercle pique-fleurs se posant sur une coupelle et non d’un pique-fleur « boule » en un seul bloc… Nous les pique-fleurs on les utilise comme porte-crayons… On a plus qu’à trouver une coupelle du bon diamètre sur laquelle se posera harmonieusement ce pique-fleurs !
Deux petits ramequins en verre bleu permanganate, salière, poivrière (on manque un peu de salières et poivrières : un jour, je pense que je vais écrire une encyclopédie sur les différents modèles que nous avons…).
Tricotin ancien en forme de champignon et qui a beaucoup servi !
Six verres à vin blanc soufflés, non moulés car « sans couture », à pieds torsadés, et coupes d’un magnifique rouge rubis, poinçonnés H par leur souffleur sur leur pied, de pure tradition lorraine : des merveilles même si ce ne sont pas des Daum car d’une facture authentiquement artisanale avec une ou deux petites bulles de-ci de-là dans la coupe… 10 euros les 6 : une occasion pareille ça ne se laisse pas passer !
Une vitrine murale où à poser avec fond en miroir en parfait état et d’une très belle facture (même si elle n’est pas forcément ancienne…). Chantal lui a déjà trouvé une très bonne place ! 10 euros aussi !
Une assiette à dessert bretonne ancienne, non signée mais digne d’une Henriot par son motif et ses couleurs : 5 euros !
Un réglet Facom, 30 cm, jamais servi, 2 euros !
Une petite carafe à bec verseur avec bouchon à l’émeri en cristal parfaitement adapté.
Trois animaux « articulés » en bois, parfait état à 1 euro pièce : un chat, un renard et un couple cigale et fourmi qui viennent compléter le chat et le lion que nous avions déjà ! On sent que ça va plaire à notre petite Miranda !
Deux bouteilles graduées dans les deux sens, une de 1 l, l’autre de 50 cl, 10 petits flacons de pharmacie (idéaux pour mettre les sables « souvenirs de voyage »), 1 flacon pschitt-pschitt à parfum en verre soufflé et imprimé, sans couture, un flacon en verre coloré, achetés en 4 lots, le tout pour 5 euros !
2 loupes de bonne qualité (pour 5 euros les 2) et aussi deux paires de lunettes loupes force 2.50, une à 2 euros et l’autre à 5 euros…
Et aussi, pour finir, 12 paires de chaussettes noires en coton pour 5 euros la douzaine, vendus par un gigantesque hableur noir comme on les aime… Un léger résidu de dyslexie de Chantal a fait qu’elle a donné un billet de 10 euros au grand noir qui lui a répondu « ok, je vous rends 5 euros » mais Chantal continuait à chercher dans son porte-monnaie en lui disant « Attendez je vous donne 2 euros… » et comme le grand noir continuais à lui dire, « Non pas la peine, je vous rends 5 euros », et que Chantal insistait, je suis intervenu pour qu’il n’en viennent pas aux mains… Car je ne suis pas sûr que le grand noir aurait eu le dessus… Mais Chantal a fini par me croire quand je lui disais que c’était 5 euros les 12 et non 12 euros les 5 !