Le guide culinaire d’Auguste Escoffier (& al. …)

Mots-clefs :

Bonne surprise ce matin !

En ouvrant la boite aux lettres, j’y ai découvert le Guide culinaire d’Auguste Escoffier dans sa quatrième édition de janvier 1921, rééditée intégralement par Flammarion en juin 2006 !

Il faut dire que j’avais eu la bonne idée de le commander la semaine dernière !

Nota pour les anglophones : ce livre existe également en version anglaise…

De l’Aide mémoire au Guide !
L’aide mémoire culinaire de 1919 d’Auguste Escoffier. Réédition Flammarion, octobre 2006.J’ai eu l’idée de m’offrir ce guide en feuilletant l’Aide mémoire culinaire, écrit par le même auteur en 1919 et réédité en octobre 2006 par Flammarion… Chantal, ma chère et tendre, a en effet eu la bonne idée de m’offrir cet aide mémoire, il y a quelques semaines… Celui-ci m’a séduit et, d’un format 18 x 11,5 x 2,5 cm et 360 pages, il est bien pratique car on peut presque l’avoir toujours sur soi en le glissant dans une (grande) poche ! En tout cas désormais, je l’ai toujours près de moi !

Mais, comme son nom l’indique, ce petit livre rédigé par Auguste Escoffier à l’intention des cuisiniers, maîtres-d’hôtel et garçons de service pour leur rappeler l’essence de ce qui se cache derrière un nom inscrit au menu, est un pense-bête et non un recueil de recettes ! Par contre, vous verrez : si vous vous plongez dans l’Aide-mémoire, vous aurez très vite envie d’acheter le Guide pour en savoir plus sur les milliers de noms, plus alléchants les uns que les autres, qui y sont cités !

Suivez le Guide !
Le guide culinaire de 1921 d’Auguste Escoffier. Réédition Flammarion de juin 2006.Bon, je ne vous le cache pas, ce guide, fidèle reproduction de l’édition de 1921, est assez austère (aucune illustration à part celle de première de couverture reproduite ci-contre) et il faut avoir un petit minimum de notions de cuisine pour l’utiliser, par exemple, le four électrique thermostaté n’existait pas en 1921 ! Il ne faut donc pas s’attendre à y trouver une indication du type « 2 h à four thermostat X (tant de °C) » mais plutôt “2 h à four très vif, vif, moyen ou doux…”.

Par contre, ce livre imposant (25,5 x 18 x 5 cm et 960 pages) évoque 5.000 recettes de la grande cuisine française, expliquées simplement, sobrement et précisément par Auguste Escoffier, ce chef illustre de la fin du XIXième et du début du XXième siècles reconnu unanimement comme un des plus grands représentants de la gastronomie française et le précurseur de notre cuisine moderne !

Mais voilà, par déformation scientifique, je suis comme saint Thomas !
Et donc, modeste vermisseau, je me suis néanmoins permis de faire quelques vérifications pour évaluer la “robustesse” de la bible du grand maître, à la lueur de ce que m’avait enseigné ma Maman Germaine et ma Tante Julienne, ou de ce que j’ai appris, au fil du temps, en déjeunant par-ci par-là de temps en temps depuis 40 ans dans de bons restaurants… Et bien le guide d’Auguste Escoffier mérite une mention très honorable même s’il y a parfois des interprétations pas toujours fidèles aux us locaux !

Un exemple : la salade niçoise.
Pour Auguste Escoffier : haricots verts blanchis à l’eau bouillante et pommes de terre cuites à l’eau puis coupées en dés, en proportions égales, avec des petites tomates coupées en quartier, le tout décoré de câpres, d’olives et d’anchois et arrosé de filets d’huile et de vinaigre

Mme Schéfer et Mlle François dans leurs « Recettes de cuisine pratiques », revues et augmentées par MmeBélime-Gauthier, reprennent la même base que Auguste Escoffier, avec la bonne idée d’ajouter un peu de cerfeuil et d’estragon hachés pour finir le tout !

Les Niçois de souche doivent crier au scandale car, pour eux, une vraie salade niçoise n’utilise que des « crudités crues » : exit les pommes de terre et les haricots blanchis ! Les ingrédients fondamentaux : tomates mûres et fermes, petit poivron vert, cébettes ou oignon blanc, riquette ou mesclun, œufs durs, thon au naturel, filets d’anchois dessalés, olives noires et selon la saison : très petits artichauts poivrade, févettes du pays, cœur de céleri, jeune concombre… et du basilic ciselé en option !

Bon, mais en tous cas, à ces petites originalités près, les recettes de Auguste Escoffier ou de Mme Schéfer et Mlle François, n’ont rien à voir avec les salades de riz composées que l’on trouve ici et là sous l’appellation de salade niçoise au menu de certains restaurants et dans différents recueils de cuisine, y compris celui de « la cuisine traditionnelle de Tante Marie » ! Auguste Escoffier décrit plusieurs de ces salades composées à base de riz sous le nom de salade orientale, salade des Nonnes, salade Lakmé, salade Carmen, salade à l’Andalouse, …

Même si elles sont délicieuses, ces salades, de riz, ne méritent évidemment le qualificatif de niçoise que lorsqu’elles sont concoctées dans la ville de Nice !

Et, en plus, tenez-vous bien !
Vous avez certainement l’habitude de découvrir dans des revues ou sur le ouaibe des recettes alléchantes qualifiées d’innovantes dans une rubrique du genre New !!!!! : Le top ten des meilleures recettes chébrans…”; et bien j’ai été franchement surpris de voir que, pour bon nombre de telles recettes que l’on pense “new-look”, Auguste Escoffier et son équipe les pratiquaient déjà, dans leur esprit essentiel, il y a plus de cent ans !

Bref… Ce Guide d’Auguste Escoffier est vraiment une très grande référence si l’on veut s’exercer aux grandes recettes de la cuisine française, des plus simples aux plus élaborées mais dans tous les cas d’une très grande qualité, et je vous le recommande donc chaudement !

Quand vous l’aurez tous lu, prévenez-moi : Je songerai à faire hara-kiri à « la recette du dredi » !

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (10 votes, moyenne : 4,60 sur 5)
Loading ... Loading ...

La chasse a été bonne !

Mots-clefs :

Pour le repas de Thanksgiving de demain, j’ai attrapé un canard et quatre pingouins !

Vous comprenez pourquoi il faut maintenant que je récupère !

Mon canard !

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (1 votes, moyenne : 5,00 sur 5)
Loading ... Loading ...

Spécialité des Ardennes

Mots-clefs :

Une promotion à ne pas rater !

Des produits du terroir !

Et pour vous prouver que cette offre alléchante, ce n’est pas du pipeau, pour tout renseignement, vous pouvez consulter la charcutière qui a vraiment l’air très commerçante !

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (2 votes, moyenne : 4,00 sur 5)
Loading ... Loading ...

Velouté de courgettes au basilic

Mots-clefs :

Potage

Une recette que m’a gentillement confiée Dominique Ph. pour que j’en fasse bon usage : c’est fait !

Merci Dominique !

Velouté de cougettes au basilic à la façon de Dominique Ph. : merci Dominique !

Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 4 petits
oignons blancs nouveaux,
- 700 g de courgettes,
- 60 g de basilic frais,
- 50 cl de bouillon de poule (ou 1 tablette de bouillon),
- 20 g de beurre,
- 2 cuillerées à soupe d’huile d’olive,
- sel fin et poivre blanc du moulin,
- 15 cl de crème fleurette,
- en option (recommandée) : 4 cuillerées à soupe de yaourt nature, de crème fraîche ou de crème fleurette.

Temps nécessaires :
- préparation : 15 minutes,
- cuisson : 20 minutes,
- finition : 5 à 10 minutes.

Dans une petite casserole, faire dissoudre la tablette de bouillon dans 50 cl d’eau portée à frémissement.

Éplucher les oignons et les hacher finement avec la partie tendre de leur vert. Éplucher les courgettes et les couper en grosses rondelles. Rincer et éponger le basilic.

Les courgettes arrivent dans la marmite…À feu doux, faire chauffer l’huile et le beurre dans une grande casserole ou une petite marmite, et y faire revenir les oignons pendant environ 5 minutes jusqu’à ce qu’ils deviennent translucides. Ajouter les courgettes et faire revenir le tout pendant encore 3 minutes en mélangeant de temps en temps.

Les courgettes sont cuites !… et prêtes à être liquéfiées dans le mixer.Ajouter le bouillon, amener à ébullition puis mettre à petit feu et laisser frémir à découvert pendant 20 minutes.

Laisser un peu refroidir puis liquéfier au mixer.

Mettre de côté 8 petites feuilles de basilic.

Mixé !Ajouter le reste du basilic dans le mixer ainsi que la crème fleurette puis liquéfier de nouveau le tout. Le liquide obtenu doit être velouté. S’il est trop épais, l’allonger avec un petit peu d’eau tiède. S’il est trop liquide le mettre à frémir pour l’épaissir.

Goûter et ajuster l’assaisonnement avec sel et poivre.

À partir de là, trois options possibles :
- placer au réfrigérateur et servir glacé,
- servir tiède,
- reporter à frémissement dans la casserole et servir chaud.

Puis, dans les trois cas…
Répartir dans des assiettes creuses ou des bols. Faire glisser au centre de chaque assiette, une cuillerée de yaourt, de crème fraîche ou de crème fleurette, décorer avec les feuilles de basilic mises de côté et servir !

On peut préparer le potage de courgettes (sans ajout du basilic et de la crème) jusqu’à deux jours en avance puis le conserver au réfrigérateur dans un récipient hermétique et finir la préparation juste avant de manger.

Ce potage ne doit pas être trop liquide mais bien velouté ! S’il faut le diluer un petit peu, mieux vaut le faire à la dernière minute !

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (1 votes, moyenne : 5,00 sur 5)
Loading ... Loading ...

Fêtez-vous Thanksgiving au Canada ?

Mots-clefs : , ,

« Do you celebrate Thanksgiving in Canada ? » : c’est la question qui aurait été posée par un  »États-Unien » sur le site web d’un office du tourisme canadien…

Et, à votre avis, quelle fût la réponse ?

Tout bonnement : « Only at Thanksgiving. »

Logo Google pour Thanksgiving 2006 au CanadaCette réponse ne manque pas d’humour car, si les Canadiens fêtent effectivement Thanksgiving comme leurs voisins méridionaux, ils ne le fêtent pas en même temps mais un mois et demi plus tôt, le deuxième lundi d’octobre et non pas le quatrième jeudi de novembre… En 2007, Thanksgiving, le jour d’Action de grâce en francophone, aura donc lieu le lundi 8 octobre au Canada alors qu’aux États-Unis ce sera le 22 novembre.

Et en plus, contrairement à ce qu’on croit généralement, la tradition de Thanksgiving, le jour où l’on « donne les remerciements », tire ses premières origines, sur le continent nord-américain, du territoire du Canada actuel et non de celui des États-Unis…

Thanksgiving au Canada, une fête importée des USA ?

Peut-être pas autant que ça !

    Le précurseur : Martin Frobisher ?

Réplique en noir et blanc du portrait de Martin Frobisher par Cornelis Ketel.C’est en effet l’amiral anglais Martin Frobisher qui aurait organisé la première cérémonie de Thanksgiving sur le continent nord-américain, pour rendre grâce à Dieu, après avoir découvert, le 29 juillet 1576, l’actuelle île Résolution, à l’extrémité est de l’arctique canadien, terre qu’il appela Queen Elisabeth Foreland en l’honneur de la souveraine Elisabeth I qui avait contribué au financement de son expédition…

Cette expédition visait à découvrir une route pour l’Asie par le nord-ouest de l’Amérique ; elle avait été engagée pour trouver une solution plus favorable aux anglais que le passage par la Terre de feu découvert par Magellan en 1520. Croyant découvrir l’entrée d’un détroit qui permettrait ce passage, Frobisher eût bien raison de rendre grâce à Dieu ce jour-là, même s’il suspecta vers la fin du mois d’août que son détroit n’en était pas un mais plutôt une baie de l’ïle de Baffin…

Route ayant permis à Martin Frobisher d’atteindre Resolution Island en 1576.En effet, Frobisher était parti le 7 juin 1576 de Ratcliff à la tête d’une flotte de trois vaisseaux avec 35 hommes d’équipage : le Gabriell vaisseau amiral de 20 tonneaux, le Michaell de 25 tonneaux et une pinasse de 10 tonneaux. Après un mois de lutte contre des vents contraires, la pinasse sombra avec ses 4 hommes d’équipage au cours d’une violente tempête au sud-ouest du Groënland, le Gabriell se mit à faire eau et le Michaell, poussé au large, rebroussa chemin et rentra en Angleterre croyant que le Gabriell avait coulé… Et c’est ainsi que Michaell fût de retour…

Mais en fait Frobisher à bord du Gabriell s’en sortit car, comme il disait,  »sachant qu’à la fin, la mer doit cesser d’être et qu’ainsi une terre doit commencer d’exister », il poursuivit sa route vers l’ouest, avec les 18 membres d’équipage restant, jusqu’à l’entrée de la baie à qui il donna son nom en croyant qu’il s’agissait d’un détroit, pensant avoir l’Asie à sa droite et l’Amérique à sa gauche… Au cours du mois d’août, sa conviction d’avoir atteint l’Asie se renforça sur l’ïle de Baffin où il découvrit des Inuits qu’il prît pour des asiatiques du fait de leur teint cuivré et de leurs yeux bridés ; il leur échangea de la viande et des fourrures contre des clochettes, des loupes et autres babioles…

Quelques jours plus tard, 5 des membres d’équipage partirent avec un Inuit qui devait leur indiquer la passe de retour puis disparurent… Frobisher, pensant que les 5 marins avait été capturés par les Inuits et renonçant après quelques tentatives de les retrouver, captura un Inuit qui venait commercer puis repartit vers l’est et fît un retour triomphal à Londres le 9 octobre 1576.

Georges Best, compagnon de Frobisher qui a narré ses voyages, a rapporté que l’Inuit pris en otage se mordit la langue jusqu’à se la couper en deux dès qu’il comprit qu’il était prisonnier ; il mourût ensuite d’un « mauvais rhume contracté en mer » peu de temps après son arrivée en Angleterre mais eût le temps de démontrer son talent d’archer à Elisabeth en abattant les cygnes de la souveraine dans les jardins de Hampton Court !

Par la suite, croyant avoir découvert de l’or dans du minerai ramené de son voyage, Frobisher mena deux nouvelles expéditions au même endroit, en 1577 et 1578 ; lors de ces deux expéditions, les relations n’allèrent pas en s’améliorant avec les Inuits… Mais, après le départ définitif en 1578 des apprentis colons anglais, les Inuits récupérèrent les divers objets laissés par ces visiteurs éphémères et utilisèrent en particulier jusqu’à une époque très récente leur enclume comme instrument de lancer pour leurs jeux rituels !

On dit que d’autres colons britanniques perpétuèrent ces cérémonies d’action de grâce en atteignant le nord du Nouveau-Monde.

    Samuel de Champlain et l’Ordre de Bon Temps

Samuel de Champlain. Lithographie par Ducornet. Archives nationales du Québec.À la même époque, les colons français, qui s’installèrent au Québec sous l’impulsion de Samuel de Champlain à partir de 1603, organisèrent également de grandes fêtes pour rendre grâce à Dieu.

Pour combattre l’importante mortalité des premières années et assurer le moral et l’alimentation des colons pendant l’hiver, Samuel de Champlain créa en 1606 l’Ordre de Bon Temps, le premier club social et gastronomique d’Amérique. Cet ordre était constitué des 15 plus importants membres de la colonie qui, à tour de rôle, l’espace d’une journée, portaient le titre de maître d’hôtel. Le maître d’hôtel avait pour tâche de servir la compagnie de mets somptueux préparés à partir des ressources locales.

Les indiens Micmacs, qui vivaient sur ce territoire et avec qui les colons avaient fait alliance pour lutter contre les Iroquois, étaient souvent invités à partager ces festins.

Description de la vie au sein de l’Ordre de Bon Temps par Marc Lescarbot, avocat, poète et dramaturge, membre de la Colonie de Champlain à partir de 1606. (texte de 1606).

Pour garantir la joie de vivre et toujours avoir une table bien remplie, un ordre a été créé par le groupe dudit M. de Poutrincourt, qu’on appela l’Ordre de Bon Temps, fondé à l’origine par Champlain.

Au sein de cet ordre, chaque homme était nommé maître d’hôtel à tour de rôle pour une durée d’un jour. Il avait le soin de voir à ce que nous fussions bien et honorablement traités. Ce qui fut si bien observé que, même si les épicuriens de Paris nous répétaient que nous n’avions pas la rue aux Ours, nous y avons fait aussi bonne chère que nous saurions faire en cette rue aux Ours, et à moins de frais. Pour cela, chaque homme se faisait un devoir, deux jours avant d’assumer ses fonctions de maître d’hôtel, d’aller chasser ou pêcher et de rapporter de quoi préparer un repas somptueux.

Nous pouvions donc nous délecter, à tous les repas, de viande ou de poisson savoureux. Le midi et le soir; c’était le grand festin. Le maître d’hôtel, que les Sauvages appelaient Atoctegic, qui avait fait préparer le repas par le cuisinier, arrivait, serviette sur l’épaule, bâton d’office à la main et collier de l’Ordre au cou, ce dernier revêtant une importance beaucoup plus grande que quatre couronnes ; entraient à sa suite tous les membres de l’Ordre, chacun portant un plat. Le même rituel était répété au dessert, quoique dans un style moins pompeux. Le soir, avant de rendre grâce à Dieu, le maître d’hôtel remettait le collier de l’Ordre à son successeur, ainsi qu’une tasse de vin et ils portaient un toast.

J’ai déjà dit que le gibier était abondant : canard, outarde, oie blanche et grise, perdrix, alouette et autres oiseaux; orignal, caribou, castor, loutre, ours, lapin, chat sauvage, raton laveur et autres mammifères comme ceux que piégeaient les Sauvages, à partir desquels nous apprêtions des plats largement à la hauteur de la cuisine de la rue aux Ours, voire supérieure, aucune viande n’étant aussi tendre que l’orignal (qui servait à faire d’excellents pâtés) ou aussi délicate que la queue de castor.

 Parfois, les Sauvages nous apportaient une demi-douzaine d’esturgeons, nous en achetions une partie et ils vendaient le reste au marché ou l’échangeaient contre du pain, que nos hommes avaient en grandes quantités. Les rations apportées de France étaient quant à elles distribuées à part égale à tous les hommes, tout comme le vin.

Ces initiatives de cérémonies d’Action de Grâce nord-américaines sont souvent passées sous silence et on rattache aujourd’hui habituellement l’origine de Thanksgiving, en Amérique du Nord, à l’histoire des Pilgrim Fathers qui est à l’origine du Thanksgiving actuel aux USA.

    Thanksgiving et l’Action de grâce acquièrent des statuts de fêtes nationales…

Que ce soit au Canada ou aux États-Unis, Thanksgiving a acquis depuis un statut de jour férié national.
Au Canada, les fêtes initiées par les premiers colons se perpétuèrent localement à des dates variables puis, à partir de 1799, avant la confédération, fût même décrétée officiellement dans certaines provinces tout d’abord ponctuellement puis ensuite assez régulièrement mais toujours à des dates variables…

Après la Confédération, une journée d’Action de grâces fut célébrée officiellement pour la première fois dans tout le Canada le 15 avril 1872, à l’occasion de la guérison du prince de Galles, le futur roi Edouard VII, victime d’une grave maladie. Et c’est en 1957 que le jour de l’Action de grâce fût finalement fixé au deuxième lundi d’octobre et décrété férié dans tout le Canada, par voie de proclamation.

Thanksgiving aujourd’hui…

On l’a vu, Thanksgiving et le jour de l’Action de grâce sont à l’origine une manière chrétienne de remercier Dieu pour ses bienfaits : une journée de benedicite en quelque sorte… et l’occasion de partager avec d’autres le havre et la nourriture que Dieu a permis de se procurer…

Au Canada et aux Etats-Unis, pour les chrétiens, ce caractère de remerciements à Dieu et de partage avec les autres est conservé : ce jour, qu’il soit le 2ème lundi d’octobre ou le 4ème jeudi de novembre est l’occasion de faire des dons, notamment de nourriture à des « banques alimentaires »… ceci tracasse d’ailleurs certaines d’entre-elles car ces immenses dons affluant un jour donné pose quelques problèmes de gestion et ne nourrissent pas ceux qui en ont besoin le reste de l’année…

Les églises sont aussi souvent animées et décorées spécialement. Traditionnellement, la décoration est composée de produits et éléments rappelant que l’automne est arrivé : citrouilles, potirons et autres courges, gerbes de blés, guirlandes et corbeilles de feuilles rougies par l’automne, corbeilles de pommes, cornes d’abondances avec noix, noisettes, grappes de raisins…

Thanksgiving a donc aussi un aspect hérité des anciennes fêtes existant dans moultes civilisations pour célébrer la fin des récoltes, lorsque l’autome s’installe : fête des moissons, fête des vendanges, fête de la mi-automne pour les asiatiques, nouvel-an hébreu… Ceci explique d’ailleurs peut-être le choix d’une date début octobre au Canada et fin novembre aux USA, car au Canada, le climat est plus rude et les récoltes finissent plus tôt…

Et, dans cet esprit, Thanksgiving, désormais jour férié national au Canada et aux USA, est également aujourd’hui un repas traditionnel rassemblant autour d’une grande table, la famille ainsi que les amis qui sont seuls… Dans les milieux francophones, le rituel est cependant moins suivi et on réserve généralement la dinde pour le réveillon de Noël et la citrouille pour Halloween…

Contrairement à d’autres « communions culinaires » du même type, le menu de Thanksgiving est resté très attaché à ses racines en étant composé de mets indigènes et de saison…

La poule d’Inde, compagne du dindon !D’où la suprêmatie de la dinde sur la table de Thanksgiving car, dans le passé, c’est à cette époque de l’année que ce charmant gallinacé indigène atteignait son meilleur poids après s’être empiffré tout l’été et, pour le mener plus loin dans la saison, il aurait fallu lui donner du précieux grain…

Bon, maintenant, avec les élevages en batterie, on peut consommer de la dinde toute l’année… mais on n’est pas obligé de s’en gaver autant qu’à Thanksgiving non plus !

Et puis, outre la dinde, il y a la citrouille qui arrive aussi à maturité à cette période !

Et c’est comme çà qu’on arrive au menu de Thanksgiving !

Au menu ça sera donc :
- Velouté de citrouille,
- Rôti de dinde farcie,
- Purée de pomme de terre, purée de pois aux champignons sautés, chou-fleur ou brocolis au nord, purée de patates douces au sud (avec une version limite dessert !) ou encore plat de riz sauvage dans la région des Grands Lacs…
- Tarte à la citrouille ou Pumpkin pie accompagnée de crème fouettée ou de chantilly au sirop d’érable (pour être sûr de ne pas quitter la table avec un petit creux…).

Au Canada, la pratique tradititionnelle est de farcir la dinde aux carottes, oignons, céleri, champignons et croutons de pain et de l’accompagner d’une sauce aux canneberges (baies rouges appelées également atocas au Canada et cranberries en anglais). Mais il n’est pas interdit non plus de se rapprocher de recettes traditionnelles des USA.

Je suis cuite…Et pour obtenir le résultat illustré ci-contre, consultez « la cuisson de la dinde ».

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (2 votes, moyenne : 5,00 sur 5)
Loading ... Loading ...

Dinde : la rôtir

Mots-clefs : ,

Première étape, se procurer une dinde !

Prévoir environ 400 à 500 g de dinde par personne : traditionnellement, il faut qu’il en reste ! Avertissement : si vous êtes de 1 à 3, trouver une dinde faisant entre 500 g et 1,5 kg, ça ne va pas être facile !

Préchauffer le four à 190°C (thermostat 6-7).

Faire fondre une bonne quantité de margarine (environ 20 g par personnes). En napper la dinde, puis la saupoudrer sur toutes ses faces de farine, saler et poivrer.

Placer dans un grand plat à four et disposer des tranches de lard salé au niveau des ailes et des cuisses puis recouvrir d’un papier aluminium, côté luisant de la feuille vers la dinde.

Cuire la dinde pendant 45 minutes puis baisser la température du four à 165-170°C (thermostat 5-6).

Arroser régulièrement avec le jus de cuisson en soulevant le papier aluminium.

Pour bien faire dorer la dinde, 30 minutes avant la fin de la cuisson, enlever le papier aluminium et le mettre de côté.

Temps de cuisson total :
Dinde de 2,5 à 3,5 kg (5 à 7 personnes) : 3 à 4 heures,
Dinde de 3,5 à 5,5 kg (7 à 11 personnes) : 4 à 5 heures,
Dinde de 5,5 à 7 kg (11 à 14 personnes) : 5 à 6 heures,
Dinde de 7 à 9 kg (14 à 18 personnes) : 6 heures à 7 heures 30,
Dinde de 9 à 11 kg (18 à 22 personnes) : 7 heures 30 à 9 heures.

Pour vérifier la cuisson piquer la cuisse avec une fourchette : le jus qui s’échappe ne doit avoir aucune teinte rosée, puis lorsque c’est le cas, saisir un pilon par le bout de l’os et le mouvoir délicatement : si on sent que la cuisse va se détacher facilement, la dinde est cuite.

En fin de cuisson, couper le four recouvrir du papier aluminium puis laisser reposer pendant environ 30 minutes avant de découper le volatile.

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (58 votes, moyenne : 3,12 sur 5)
Loading ... Loading ...

Sauce tartare

Mots-clefs :

Ingrédients (pour 20 cl de sauce) :
- 1 œuf,
- 1 cuillerée à soupe de moutarde de Dijon,
- 15 cl d’huile de tournesol, d’huile de colza, d’huile d’arachide ou d’un assemblage d’huiles végétales.
- 2 cuillerées à café de jus de citron,
- 1 petite cuillerée à café de sel fin et poivre du moulin,
- 1 cuillerée à soupe de câpres au vinaigre,
- 2 cornichons confits au vinaigre,
- 1 gousse d’ail,
- une bonne poignée de brins de persil, de cerfeuil, d’estragon et de ciboulette.

Temps nécessaire : 15 minutes.

S’assurer que le récipient (cul de poule, grand bol, petit saladier…) qui sera utilisé pour monter la sauce ainsi que l’huile et la moutarde sont à température ambiante.

Hacher finement les cornichons en tous petits dés d’environ 1 à 2 millimètre de côté ; éplucher et hâcher de même très finement la gousse d’ail après l’avoir débarassée de son germe ; laver, sécher et ciseler très finement les fines herbes.

Faire alors une mayonnaise :
- séparer le blanc du jaune de l’œuf, réserver le blanc pour un autre usage éventuel et verser le jaune dans le récipient ;
- ajouter le sel et le poivre au jaune d’œuf et brouiller le tout au fouet pour obtenir un mélange homogène ;
- ajouter un petit peu d’huile, en gouttes, et fouetter vigoureusement au fouet jusqu’à ce que la sauce commence à s’émulsionner ;
- poursuivre l’ajout d’huile, par petites quantités et en filet, tout en continuant à fouetter énergiquement ; avant chaque nouvel ajout d’huile s’assurer que l’émulsion est bien prise : la sauce doit adhérer au fouet ;
- ne plus fouetter une fois la quantité désirée, et bien ferme, obtenue.

Ajouter le jus de citron et bien mélanger l’ensemble délicatement avec le fouet.

Une fois la sauce, un peu fluidifié par cet ajout mais homogène, ajouter l’ail et les cornichons hachés, les câpres et les fines herbes ciselées et bien mêler le tout.

Si vous préparez cette sauce à l’avance, ces derniers ajouts – du jus de citron jusqu’au fines herbes – se feront de préférence juste avant utilisation : en attendant, transférer la mayonnaise dans un bol de dimension adéquate, fermer hermétiquement avec un film alimentaire et placer en attente au réfrigérateur. On peut conserver 1 voire 2 jours au réfrigérateur ; au delà, attention aux salmonelles comme pour toute préparation avec du jaune d’œuf cru !

Pour les conseils et secrets de la réussite, c’est comme pour la sauce mayonnaise !

La sauce tartare accompagne les crudités, les œufs durs, des petits champignons de Paris en salade, le crabe, les viandes et les poissons froids, les asperges, etc. comme « sa mère » la sauce mayonnaise ou « ses sœurs » la sauce rémoulade et la la sauce gribiche.

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (3 votes, moyenne : 4,67 sur 5)
Loading ... Loading ...

Les 24 heures de Digoin…

Mots-clefs : ,

Il y a quelques semaines, je vous avait fait part de la fête de l’escargot de Digoin, les 4 et 5 août… !

Depuis, on a malheureusement entendu parler du Maire de cette petite ville de Bourgogne…

On a en effet appris le 28 septembre par le Réseau éducation sans frontières que deux enfants de 5 et 3 ans, Gracia et Beni, s’étaient vus interdire depuis la veille, par décision de ce Maire, l’accès à la cantine de leur maternelle, parce que leur mère tombait sous le coup d’une décision préfectorale de reconduite à la frontière (voir par exemple le site de Maître Gilles Devers).

Dès le 28 et 29 septembre, le web, les journaux locaux et nationaux et la télévision, …, diffusaient largement cette information et le Maire recevait la mère, Congolaise, le samedi 30 septembre pour, avec la « bénédiction de la préfecture », s’entretenir avec elle et l’informer qu’il rétablissait le droit d’accès à la cantine de la maternelle pour ses enfants, dès le lundi suivant, car la mère « disposait d’une autorisation provisoire de séjour », était appuyée par le Secours Catholique et parce que le RESF s’était porté garant du paiement de la cantine…

La mère avait fui la République « démocratique » du Congo car elle dit y avoir été menacée de représailles pour avoir distribuée des tracts… Arrivée en France en novembre 2005 avec ses deux enfants, elle a rejoint le Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) de Digoin le 31 janvier 2006 après être passée dans un centre d’accueil de la Région Parisienne.

Durant l’année scolaire 2006-2007, ses deux enfants ont été scolarisés sans problème à l’école de la Briérette de Digoin.

Mais en avril 2007, sa demande d’asile est refusée alors qu’elle est enceinte de trois mois d’un Français dont elle a fait la connaissance à Digoin… L’ordonnance de la préfecture lui signifie qu’elle devra avoir quitté le territoire français le 15 juillet.

Le 1er juin, elle est interpellée par la gendarmerie de Digoin pour un entretien dans ses locaux, et à son retour de la gendarmerie est expulsée du CADA et jetée à la rue avec ses deux enfants.

Elle est alors aidée et logée par des structures d’urgence locales, mais comme la préfecture de Saône-et-Loire avait par la même occasion interdit au service 115 et à la Mairie de Digoin de lui accorder refuge, elle est à nouveau interpellée et conduite au Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon Saint-Exupéry. Elle y passe cinq jours (du 4 au 8 juin) avec ses enfants.

Le RESF intervient alors pour cette femme et la décision de reconduction à la frontière est « cassée pour vice de forme » par le Tribunal de Lyon ; Florence Mayuma revient alors à Digoin avec une autorisation provisoire de séjour, y est hébergée depuis par une famille d’accueil et inscrit ses enfant à l’école pour l’année 2007-2008. Et puis le 27 septembre, elle apprend par un courrier du Maire, que ses enfants ne seront plus reçus à la cantine de leur maternelle, ceci sans aucune motivation du premier magistrat de la ville…

Voila ce qui arrive aujourd’hui en France, lorsque l’on est né, certes quelque part, mais pas dans le pays qui se dit des Droits de l’Homme…

Dans une ville où, chaque année, des festins d’escargots se voulant conviviaux sont organisés au profit d’oeuvres charitables, que le premier magistrat décide d’interdire l’accès à la cantine à deux enfants de maternelle de 3 et 5 ans, n’est ce pas un comble ?

Bon, même si je trouve cet événement navrant en voyant à quoi la société civile française d’aujourd’hui peut conduire envers des enfants innocents, j’en profite quand même pour vous faire part du vainqueur de la course d’escargots de Digoin de cette année…

Il s’agit de Big Snail d’origine africaine… Espérons qu’il ne sera pas disqualifié par le Maire de Digoin ou la Préfète de Saone-et-Loire, une fois que l’utilisation des tests ADN auront été légalisés par nos chers Représentants Nationaux pour s’assurer de la qualité des gènes des familles « regroupées » et que ces tests auront montré, s’il en était besoin, que Big Snail n’est pas bourguignon de souche…

Au fait, les tests ADN de la fille adoptive de Johnny Smet qui ne revendique guère la nationalité française, on va en faire quoi ?

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (1 votes, moyenne : 5,00 sur 5)
Loading ... Loading ...