Les 24 heures de Digoin…

Il y a quelques semaines, je vous avait fait part de la fête de l’escargot de Digoin, les 4 et 5 août… !

Depuis, on a malheureusement entendu parler du Maire de cette petite ville de Bourgogne…

On a en effet appris le 28 septembre par le Réseau éducation sans frontières que deux enfants de 5 et 3 ans, Gracia et Beni, s’étaient vus interdire depuis la veille, par décision de ce Maire, l’accès à la cantine de leur maternelle, parce que leur mère tombait sous le coup d’une décision préfectorale de reconduite à la frontière (voir par exemple le site de Maître Gilles Devers).

Dès le 28 et 29 septembre, le web, les journaux locaux et nationaux et la télévision, …, diffusaient largement cette information et le Maire recevait la mère, Congolaise, le samedi 30 septembre pour, avec la “bénédiction de la préfecture”, s’entretenir avec elle et l’informer qu’il rétablissait le droit d’accès à la cantine de la maternelle pour ses enfants, dès le lundi suivant, car la mère “disposait d’une autorisation provisoire de séjour”, était appuyée par le Secours Catholique et parce que le RESF s’était porté garant du paiement de la cantine…

La mère avait fui la République “démocratique” du Congo car elle dit y avoir été menacée de représailles pour avoir distribuée des tracts… Arrivée en France en novembre 2005 avec ses deux enfants, elle a rejoint le Centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) de Digoin le 31 janvier 2006 après être passée dans un centre d’accueil de la Région Parisienne.

Durant l’année scolaire 2006-2007, ses deux enfants ont été scolarisés sans problème à l’école de la Briérette de Digoin.

Mais en avril 2007, sa demande d’asile est refusée alors qu’elle est enceinte de trois mois d’un Français dont elle a fait la connaissance à Digoin… L’ordonnance de la préfecture lui signifie qu’elle devra avoir quitté le territoire français le 15 juillet.

Le 1er juin, elle est interpellée par la gendarmerie de Digoin pour un entretien dans ses locaux, et à son retour de la gendarmerie est expulsée du CADA et jetée à la rue avec ses deux enfants.

Elle est alors aidée et logée par des structures d’urgence locales, mais comme la préfecture de Saône-et-Loire avait par la même occasion interdit au service 115 et à la Mairie de Digoin de lui accorder refuge, elle est à nouveau interpellée et conduite au Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon Saint-Exupéry. Elle y passe cinq jours (du 4 au 8 juin) avec ses enfants.

Le RESF intervient alors pour cette femme et la décision de reconduction à la frontière est “cassée pour vice de forme” par le Tribunal de Lyon ; Florence Mayuma revient alors à Digoin avec une autorisation provisoire de séjour, y est hébergée depuis par une famille d’accueil et inscrit ses enfant à l’école pour l’année 2007-2008. Et puis le 27 septembre, elle apprend par un courrier du Maire, que ses enfants ne seront plus reçus à la cantine de leur maternelle, ceci sans aucune motivation du premier magistrat de la ville…

Voila ce qui arrive aujourd’hui en France, lorsque l’on est né, certes quelque part, mais pas dans le pays qui se dit des Droits de l’Homme…

Dans une ville où, chaque année, des festins d’escargots se voulant conviviaux sont organisés au profit d’oeuvres charitables, que le premier magistrat décide d’interdire l’accès à la cantine à deux enfants de maternelle de 3 et 5 ans, n’est ce pas un comble ?

Bon, même si je trouve cet événement navrant en voyant à quoi la société civile française d’aujourd’hui peut conduire envers des enfants innocents, j’en profite quand même pour vous faire part du vainqueur de la course d’escargots de Digoin de cette année…

Il s’agit de Big Snail d’origine africaine… Espérons qu’il ne sera pas disqualifié par le Maire de Digoin ou la Préfète de Saone-et-Loire, une fois que l’utilisation des tests ADN auront été légalisés par nos chers Représentants Nationaux pour s’assurer de la qualité des gènes des familles “regroupées” et que ces tests auront montré, s’il en était besoin, que Big Snail n’est pas bourguignon de souche…

Au fait, les tests ADN de la fille adoptive de Johnny Smet qui ne revendique guère la nationalité française, on va en faire quoi ?

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles (1 votes, moyenne : 5,00 sur 5)
Loading ... Loading ...

Mots-clefs : ,

Vous pouvez suivre les réponses à cet article via le flux RSS 2.0. Vous pouvez commenter, ou faire un trackback depuis votre site.
Imprimer Imprimer

Réagissez