Gratin de harengs fumés

Plat complet

Allons harengs de la patrie, le jour de gloire est arrivé ! Et oui ! Dans 2 jours, c’est l’anniversaire de la France Républicaine et, comme chaque année, pour le 14 juillet, depuis les harengs pavoisés bleu blanc rouge de 2008, j’essaie de concocter une recette testée et appréciée de harengs ! Pourquoi les harengs me direz-vous ? Bonne question …mais, maintenant, vous arrêtez :D et vous montez dans vos chambres…

Mais non ! Je plaisante ! Bon, mais alors pourquoi les harengs ? Parce que j’ai toujours aimé mes harengs et d’un amour filial évidemment ! Et car j’ai aussi de bons souvenirs d’avoir mariné cher eux car c’est là que j’ai pris goût ! Au point qu’un jour, en 2009, après 60 ans de macération, j’ai décidé d’en faire pavoiser en bleu blanc rouge, des harengs, comme des oriflammes de la liberté, de l’égalité et de la fraternité enseignées par mes parents !

Une fois de plus, cette année, mes harengs sont cuisinés avec des oignons et des pommes de terre …car l’oignon et les pommes de terre sont au hareng ce que le lapin est à la messe parce que, sans le lapin, la messe nous emmerde ! *

Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 4 oignons sauciers,
- 25 g de beurre doux,
- 500 g de pommes de terre (genre amandine par exemple…),
- 6 filets de harengs fumés doux,
- 40 cl de crème fleurette,
- 1 gos oignon jaune,
- mélange 5 baies moulu.

Temps nécessaires :
- préparation : 50 minutes,
- cuisson : 40 minutes,
- attent : 10 minutes.

Faire préchauffer le four à 200°C (thermostat 6-7).

Éplucher les oignons sauciers et les couper en fines rondelles (1 à 2 mm).

Faire mousser le beurre dans une poêle à feu doux (thermostat plaque 3/9) et y faire revenir gentiment les rondelles d’oignons sauciers jusqu’à ce qu’elles deviennent translucide et commencent à dorer.

Pendant ce temps, laver les pommes de terre, les couper en fines rondelles d’environ 1 mm, façon chips (sans les éplucher), les rincer abondamment jusqu’à ce que l’eau de rinçage soit claire (pour éliminer un maximum d’amidon), les laisser égoutter puis les sécher dans un linge propre.

Éplucher le gros oignon jaune et le couper en rondelles d’environ 2 mm d’épaisseur.

Répartir les oignons sauciers et leur beurre de cuisson dans le fond d’un joli plat à gratin.

Disposer dessus la moitié des rondelles de pommes de terre puis les rondelles de gros oignon jaune et les filets de hareng fumé, côtes à côtes.

Finir de couvrir avec le reste de rondelles de pommes de terre, arroser de la crème fleurette puis poivrer généreusement à l’aide de mélange 5 baies moulu (pas de sel les harengs le sont suffisamment !

Enfourner à mi-hauteur du four pour 40 minutes (avec la lèche-frite en dessous au cas ou le jus de cuisson déborde…), couper le chauffage et laisser reposer 10 minutes dans le four puis servir bien chaud !

S’il vous reste des rondelles chips de pommes de terre : transformez-les en amuse-gueule !

* Dans notre jeunesse, nous écoutions en boucle de nombreuses chansons de Brassens (un des premiers avec Bob Dylan et les Rollingstones à qui je consacrais tout mon argent de poche pour constituer ma discothèque de vinyles 33 tours…) dont en particulier, à partir de début 1977, celle ci :  » Tempête dans un bénitier  » ! Nos jeunes fils l’écoutaient aussi, évidemment, et  » Tempête dans un bénitier  » fût une des premières que l’aîné, âgé de 4 ans, inscrivit à son répertoire et l’apprit à son frère, âgé de 2 ans, en lui chantant pendant qui’ils jouaient ensemble :  » Sans le lapin, sans le lapin, la messe nous emmerde ! « . J’en rigole encore..

Tempête dans un bénitier, le souverain pontife avec
Les évêques, les archevêques, nous font un satané chantier.
Ils ne savent pas ce qu’il perdent, tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde.
À la fête liturgique, plus de grandes pompes, soudain,
Sans le latin, sans le latin, plus de mystère magique.
Le rite qui nous envoûte s’avère alors anodin,
Sans le latin, sans le latin, et les fidèles s’en foutent.
Ô très Sainte Marie, mère de Dieu, dites à ces putains de moines
Qu’ils nous emmerdent sans le latin.

Je ne suis pas le seul morbleu depuis que ces règles sévissent
À ne plus me rendre à l’office dominical que quand il pleut.
Ils ne savent pas ce qu’il perdent, tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde.
En renonçant à l’occulte, faudra qu’ils fassent tintin
Sans le latin, sans le latin, pour le denier du culte.
À la saison printanière suisse, bedeau, sacristain,
Sans le latin, sans le latin, feront l’église buissonnière.
Ô très Sainte Marie, mère de Dieu, dites à ces putains de moines
Qu’ils nous emmerdent sans le latin.

Ces oiseaux sont des enragés, ces corbeaux qui scient, rognent, tranchent
La saine et bonne vieille branche de la croix où il sont perchés.
Ils ne savent pas ce qu’il perdent, tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde.
Le vin du sacré calice se change en eau de boudin,
Sans le latin, sans le latin, et ses vertus faiblissent.
À Lourdes, Sète ou bien Parme, comme à Quimper Corentin,
Le presbytère sans le latin a perdu de son charme.
Ô très Sainte Marie, mère de Dieu, dites à ces putains de moines
Qu’ils nous emmerdent sans le latin.

Ils ne savent pas ce qu’il perdent, tous ces fichus calotins,
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde.
Le vin du sacré calice se change en eau de boudin,
Sans le latin, sans le latin, et ses vertus faiblissent.
À Lourdes, Sète ou bien Parme, comme à Quimper Corentin,
Le presbytère sans le latin a perdu de son charme.
Ô très Sainte Marie, mère de Dieu, dites à ces putains de moines
Qu’ils nous emmerdent sans le latin.

Paroles et musique Georges Brassens, Trompe la mort (album Brassens XIV, son dernier…), décembre 1976.

C’est-y pas merveilleux ?

« La tempête dans un bénitier » de Georges Brassens, allusion à l’expression « une tempête dans un verre d’eau » qui se dit de violentes querelles, de violents tumultes pour rien dans un tout petit cercle, a été écrite suite aux réactions publiques, à partir de fin 1974 de catholiques intégristes français, au 2ème concile du Vatican tenu à l’initiative du pape Jean XXIII de 1962 à 1965 et qui chamboula pas mal d’habitudes de l’église romaine dont celle de dire la messe en latin : un certain nombre de fidèles menés par monseigneur Marcel Lefebvre (1905-1996) protestèrent (et protestent toujours, sans lui…) contre cette décision pontificale, mais par cette chanson infiniment subtile, Brassens qui ne mettait jamais les pieds à la messe et donc ne risquait pas de s’y emmerder, réussit à tourner « cette affaire » en dérision, magnifiquement et avec délicatesse !

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