Fêtez-vous Thanksgiving aux USA ?

« Do you celebrate Thanksgiving in USA ? » : c’est la question que pourrait poser les Canadiens aux « États-Uniens » pour leur rendre la pareille…

Et, les « États-Uniens » pourraient alors leur répondre : « Yes, but only at Thanksgiving. »

Car, comme évoqué dans un de mes précédents billets du jeudi, les États-Uniens – bien qu’ils ne le sachent pas tous – ne sont pas seuls à avoir transformé la pratique chrétienne d’action de grâces en un jour de fête national férié, car les Canadiens en ont fait de même… mais le Thanksgiving canadien n’a pas aujourd’hui acquis la notoriété internationale de son équivalent états-unien…

En plus, le Thanksgiving canadien et le Thansgiving états-unien ne sont pas célèbrés en même temps, mais le deuxième lundi d’octobre au Canada et le quatrième jeudi de novembre aux USA…

Et ainsi, en 2007 aux USA, Thanksgiving aura lieu jeudi prochain, le 22 novembre.

    L’origine de Thanksgiving aux USA

Même si les racines de Thanksgiving au Canada et aux USA relèvent de la même pratique chrétienne consistant à rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits, l’origine et l’histoire de ces deux jours fériés aux USA et au Canada diffèrent…

Aux USA, l’origine de Thanksgiving est ancrée à l’histoire des Pilgrim Fathers – des pères pèlerins puritanistes anglais – qui, fuyant les persécutions du roi Jacques I, embarquèrent le 6 septembre 1620 sur le Mayflower pour atterrir en Nouvelle-Angleterre le 10 novembre 1620, sur le site actuel de Plymouth dans le Massachussetts.

Arrivés trop tard dans l’année pour semer et récolter de quoi se nourrir, le premier hiver fut dévastateur, et sur les 110 personnes embarquées sur le Mayflower, moins de 50 survécurent à ce premier hiver. L’histoire raconte qu’après cet hiver, des indiens iroquois leur transmirent leurs méthodes de culture, de chasse et de pêche pour leur permettre de vivre des ressources locales.

Ainsi, dès l’automne 1621, les émigrés anglais obtinrent une magnifique récolte pour survivre l’hiver suivant et, pour remercier Dieu, William Bradford, le gouverneur de la colonie, organisa un « Thanksgiving Day » : durant trois jours, les immigrés festoyèrent de gibiers, de citrouille, de pains de maïs, de fruits et de noix de la région pour fêter la récolte en compagnie des indiens qui leur avaient transmis leur savoir ; le chef iroquois Massasoit et 90 indiens de sa tribu des Wampanoag participèrent ainsi à cette fête en apportant aux colons des dindes sauvages probablement rôties et farcies d’huîtres, comme le pratiquaient ancestralement ces indiens.

Le repas de Thanksgiving de 1621.

    Thanskiving acquière un statut de fête nationale…

En commémoration de cette célébration par les Pilgrim Fathers et leurs compagnons, le conseil de Charlestown dans le Massachusetts proclama, pour la première fois en 1676, le 29 juin comme jour de Thanksgiving dans cette ville.

Un siècle plus tard, après la déclaration d’Indépendance des États-Unis en 1776, le Congrès décida de célébrer cette journée d’action de grâce dans tout le pays et George Washington proposa de fixer cette fête à la date anniversaire de l’arrivée du Mayflower, le 26 novembre.

Puis, en 1863, Abraham Lincoln déclara le dernier jeudi de novembre « férié » dans sa Thanksgiving Proclamation ; c’est Sarah Josepha Hale, une femme injustement méconnue de l’histoire américaine, qui proposa cette initiative au président pour contribuer à rétablir la paix civile, gravement mise à mal par la guerre de sécession. Par la suite, en 1939, Franklin D. Roosevelt décida que Thanksgiving serait le quatrième jeudi de novembre et non plus le dernier jeudi, pour laisser plus d’intervalle entre cette fête et Noël…

    Thanksgiving aujourd’hui…

Thanksgiving était donc à l’origine une manière chrétienne de remercier Dieu pour ses bienfaits : une journée de benedicite en quelque sorte… et l’occasion de partager avec d’autres le havre et la nourriture que Dieu a permis de se procurer…

Aux USA comme au Canada, ce caractère de remerciements à Dieu et de partage avec les autres est conservé pour les chrétiens : ce jour, qu’il soit le 2ème lundi d’octobre ou le 4ème jeudi de novembre est l’occasion de faire des dons, notamment de nourriture à des « banques alimentaires »… ceci tracasse d’ailleurs certaines d’entre-elles car ces immenses dons affluant un jour donné pose quelques problèmes de gestion et ne nourrissent pas ceux qui en ont besoin le reste de l’année…

Les églises sont aussi souvent animées et décorées spécialement. Traditionnellement, la décoration est composée de produits et éléments rappelant que l’automne est arrivé : citrouilles, potirons et autres courges, gerbes de blés, guirlandes et corbeilles de feuilles rougies par l’automne, corbeilles de pommes, cornes d’abondances avec noix, noisettes, grappes de raisins…

Thanksgiving a donc aussi un aspect hérité des anciennes fêtes existant dans moultes civilisations pour célébrer la fin des récoltes, lorsque l’autome s’installe : fête des moissons, fête des vendanges, fête de la mi-automne pour les asiatiques, nouvel-an hébreu… Ceci explique d’ailleurs peut-être le choix d’une date début octobre au Canada et fin novembre aux USA, car au Canada, le climat est plus rude et les récoltes finissent plus tôt…

Et, dans cet esprit, Thanksgiving s’est imposé comme un repas traditionnel rassemblant autour d’une grande table, la famille ainsi que les amis qui sont seuls…

Aux USA, ça rassemble d’ailleurs tellement que le week-end de 4 jours de Thanksgiving est la période de l’année pendant laquelle les autoroutes et les aéroports sont les plus encombrés : en 2006, plus de 38 millions d’Américains se sont déplacés pour cette occasion ! Bref des jours noirs non seulement pour les dindes mais aussi pour les bisons futés américains (ceux qui ont survécu au massacre…) !

    Le repas de Thanksgiving

Contrairement à d’autres « communions culinaires » du même type, le menu de Thanksgiving est resté très attaché à ses racines en étant composé de mets indigènes et de saison…

La poule d’Inde, compagne du dindon !D’où la suprêmatie de la dinde sur la table de Thanksgiving car, dans le passé, c’est à cette époque de l’année que ce charmant gallinacé indigène atteignait son meilleur poids après s’être empiffré tout l’été et, pour le mener plus loin au mieux de sa forme dans la saison, il aurait fallu lui donner du précieux grain…

Bon, maintenant, avec les élevages en batterie, on peut consommer de la dinde toute l’année… mais on n’est pas obligé non plus de s’en gaver autant qu’à Thanksgiving ! (pour information : c’est un apprenti cuisinier de Chicago de 21 ans qui a obtenu le record du plus gros mangeur de dinde 2006 : 2,2 kg de dinde dans les 12 minutes réglementaires – l’information ne dit pas s’il a continué à en manger une fois le temps écoulé… – ; en tout cas, ce grand garçon, il vaut mieux l’avoir en photo qu’en pension…).

Et puis, outre la dinde, il y a la citrouille qui arrive aussi à maturité à cette période et, en plus, il faut finir d’utiliser la chair des citrouilles qui ont été transformées en lanternes pour Halloween !

    Et c’est comme çà qu’on arrive au menu de Thanksgiving !

Au menu ça sera donc :
- Velouté de citrouille,
- Rôti de dinde farcie,
- Purée de pomme de terre, purée de pois aux champignons sautés, chou-fleur ou brocolis au nord, purée de patates douces au sud (avec une version limite dessert !) ou encore plat de riz sauvage dans la région des Grands Lacs…
- Tarte à la citrouille ou Pumpkin pie accompagnée de crème fouettée ou de chantilly au sirop d’érable (pour être sûr de ne pas quitter la table avec un petit creux…).

Aux USA, pour la dinde, on peut opter pour différentes variantes selon l’endroit où l’on se trouve :
- Nouvelle-Angleterre : Dinde farcie aux huîtres,
- Nord-est des États-Unis : Dinde rôtie aux châtaignes,
- Louisiane : Dinde glacée au Bourbon,
- Sud-est des États-Unis : Dinde farcie au pain de maïs,
- Autres régions des États-Unis : Dinde glacée au citron.

Je suis cuite…Et pour obtenir le résultat illustré ci-contre, consultez « la cuisson de la dinde ».

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7 réponses à “Fêtez-vous Thanksgiving aux USA ?”

  1. Comment on dit dinde en angalais ! ! ! !

  2. En angalais, je sais pas…
    Par contre en anglais une dinde s’appelle turkey ! ! !
    et une dinde sourde : turkey !

  3. comment on dit bonne féte au usa

  4. Tout dépend de la fête… Mais en général, à ma connaissance, ils emploient « Happy » qui signifie joyeux et bon, suivi du nom de la fête qui donne lieu au voeu…
    Ils ont ainsi : Happy New Year pour le nouvel an, Happy Year of the Rat pour l’année du Rat chinoise, etc., Happy Halloween pour Halloween, Happy Thanksgiving pour Thanksgiving, Happy Christmas ou Xmas pour Noël, Happy Valentine’s Day ou Happy St. Valentine’s Day pour la saint Valentin, Happy Easter pour Pâques, … et Happy Birthday pour un anniversaire…
    Mais il y a aussi Merry Christmas pour Joyeux Noël…
    Quand à la fête du « Bonne Fête » en français, les anglo-saxons n’ont pas pour habitude de souhaiter les fêtes des saints patrons (c’est probablement issu de leur côté anglican avec rejet des idoles annexes…) et par conséquent des voeux à l’occasion des saints patrons, pour les prénoms… Mais lorsqu’ils sont obligés de se plier à nos coutumes, je crois qu’ils disent « Happy St. Patron’s Day » ou aussi « Happy Prénom’s Day », par exemple pour aujourd’hui, 4 décembre, ce sera Happy Saint Barbara’s Day » ou « Happy Barbara’s Day ».

  5. [...] http://blog.deluxe.fr/nouvelles-de-la-gastronomie/fetez-vous-thanksgiving-aux-usa.html [...]

  6. J’adores ce siiite

  7. palien

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