Bovins : la race Betizu
La seule race sauvage représentante des races bovines primitives de l’ancien continent et qui est encore présente sur le territoire français… mais elle est en voie d’extinction… sans que grand monde en parle et que grand chose soit fait…
- Dénomination
Nom français : Betizu (nom qui se prononce bétissou et provient du basque behi izua qui signifie la vache insaissisable !)
Nom international : Betizuak.
Autres noms : Betisoak, Etxeko Behia, Herri Behia y Kata Bizarra.
- Données sur la race
Type : race à viande.
Code type racial : aucun ; la race serait en cours de reconnaissance par le Ministère français de l’Agriculture…
Origine : race sauvage très ancienne du rameau blond et rouge duquel proviennent diverses races domestiques telles que la Bazadaise, la Béarnaise, la Blonde d’Aqutaine, la Limousine, la Lourdaise, la Salers et la Villard-de-Lans ; autochtone du Pays-Basque tant du côté français qu’espagnol
Livre généalogique : non.
Apport d’autres races : aucun apport connu ; des accouplements entre Betizu des versants français et espagnols des Pyrénées ont vraisemblablement lieu lorsque l’occasion se présente…
Diffusion outre France : race présente également sur l’autre versant des Pyrénées, au Pays-Basque espagnol.
Organisme responsable de la race : Conservatoire des races d’Aquitaine – 6 rue Masséna, 33700 Mérignac.
Reconnaissance par le Ministère français en charge de l’Agriculture : en cours d’instruction mais vu qu’elle n’a ni propriétaires, ni statut, ça prendra certainement du temps…
Considérée par la FAO comme : population primaire.
Maintien et protection : en danger et non maintenue.
- Répartition et cheptel
Répartition géographique : Pays-Basque français et espagnol.
Adaptation climatique : milieu montagnard pyrénéen.
Cheptel français (données BRG 2005) : environ 60 dont 20 reproducteurs et 20 reproductrices reproduisant en race pure. Il existerait environ 240 Betizu au Pays-Basque espagnol…
- Morphologie et stature
Aspect général : animal longiligne de petit gabarit, avec un profil dorsal rectiligne ; la partie avant de l’animal est plus développée que sa partie arrière : les épaules et les côtes sont vigoureuses, la poitrine et l’abdomen bien développés alors que les flancs sont plutôt maigres. Cette conformation est typique d’une race d’altitude apte à la marche dans des terrains difficiles et escarpés et avec une grande capacité à manger des herbes et des fourrages lorsqu’elle en trouve pour pouvoir vivre sur des réserves au cas où le fourrage viendrait à manquer…
Hauteur au garrot à l’âge adulte : environ 135 cm pour le mâle et 130 cm pour la femelle.
Poids à l’âge adulte : environ 400 kg pour le mâle et 300 kg pour la femelle.
- Aspect
Robe : unicolore fauve pouvant aller d’un fauve clair à roux, avec une décoloration au niveau de l’entre jambe, des aisselles, des extrémités, du museau et du pourtour orbital ; poil non ras sans être long et apparemment d’aspect laineux… a-t-elle un pelage d’été et un pelage d’hiver ? peut-être…
Peau et muqueuses : muqueuses rosées et peau probablement blanche comme la plupart des bovins issus du rameau blond et rouge.
Tête : plutôt longue et étroite avec un front orné d’un beau toupet ; le profil céphalique est convexe avec des orbites peu marquées ; le mufle est rose avec une pigmentation sombre entre les naseaux ; le tour du museau est cerclé d’une auréole de poils très clairs surmontée parfois de poils très foncées sur bas du chanfrein ; les joues sont plus claires que l’axe du chanfrein et les yeux bien sortis sont placés au centre de lunettes claires ; les oreilles sont hautes, placées en arrière, épaisses et de bonnes dimensions.
Cornes : elles se développent précocement en forme de demi-lunes horizontales, plus ouvertes chez les mâles, puis se relèvent en forme de lyre à l’age adulte ; claires à la base et pouvant même être blanc nacré chez certaines femellles, elles foncent vers l’extrémité en prenant des couleurs allant d’un fauve jaune à un fauve brun.
Membres : bien proportionnés et d’apparence robuste quoique musclés de manière athlétique ! La corne du sabot est très résistante et non pigmentée.
Queue : fixée très haut, elle est très large à sa base et descend jusqu’au milieu du jarret.
- Ses qualités
Sauvage et évidemment d’une grande rusticité, cette jardinière des montagnes contribue à l’entretien de la haute montagne pyrénéenne, tranquillement et sans nous embêter, mais malgré sa grande valeur génétique et historique, en tant que rare, voire unique, représentante des races primitives bovines d’Europe, son cheptel décroît au fil du temps, menaçant la race d’une extinction prochaine. Devant ce constat, du côté espagnol, la région de Gipuzkoa a constitué, en 1997, un troupeau de race Betizu conservé et protégé depuis dans le parc naturel de Pagoeta ; par ailleurs, des prélèvement de spermes et d’ovules sont effectués sur des individus Betizu et conservés au cas où, un jour, une intervention de l’homme deviendrait nécessaire pour empêcher l’extinction de la race… Du côté français, à part l’inscription de la Betizu comme race bovine dans le fichier du BRG…, je n’ai pas trouvé sur le web beaucoup de signes montrant que l’on se préoccupe aujourd’hui du devenir des Betizu, si ce n’est l’action de quelques personnes isolées qui se démènent comme elles peuvent pour faire connaître cette race sauvage unique en voie d’extinction…
L’aurochs-reconstitué qui n’a rien de sauvage mais qui a réussi à se faire passer pour tel a eu plus de chances, lui…
Qualités bouchères : du fait de sa rusticité et de son alimentation naturelle à base de fourrages d’altitude, cette race constituait autrefois un gibier de qualité… mais évidemment en tant qu’espèce sauvage protégée et en voie d’extinction, on espère qu’il n’y a désormais plus aucune autorisation accordée pour sa chasse… Je dis « on espère » car dans la version 2005 du fichier du BRG, il est précisé « Utilisations principales de cette race * Entretien de l’espace * Autres commentaire : Chasse« …
Qualités laitières : suffisantes pour que les veaux Betizu se développent harmonieusement dans des conditions climatiques difficiles…
Qualités reproductrices : avec sa petite taille, elle se débrouille très bien toute seule ! d’ailleurs, elle n’a pas d’autre solution… comme les autres races rustiques de France (Abondance, Bazadaise, Tarentaise, …), la génisse Betizu n’est pas précoce et son premier vêlage ne peut survenir qu’à partir de 34 à 35 mois, soit environ 4 mois de plus que les races bovines domestiques « améliorées » ; de plus la Betizu ne peut mettre bas qu’une fois tous les deux ans contre une fois par an pour toutes les races domestiques…
Autres qualités : contribution à l’entretien des espaces sauvages de la haute montagne pyrénéenne et très grande valeur génétique et historique.
- Pour en savoir plus…
- Quelques informations sur la race Betizu sur le site Internet du Conservatoire des races d’Aquitaine qui est l’organisme responsable de cette race.
- Une page sur la race Betizu pour ceux qui parlent Basque !
- Et une autre … qui semble être la traduction française de la précédente.
- La page relative à la race Betizu sur le blog Ferme – Présentation animaux de ferme rares et menacés !
- La page de données sur la race Betizu du Bureau des Ressources Génétiques, organisme gouvernemental français.
- La page de données sur la race Betizu du Department of Animal Breeding and Genetics, School of Veterinary Medicine d’Hanovre (en allemand).
Et bien merci pour ce billet, incroyable que rien ne soit fait pour cette race en voie de disparition !
Une précision de dernière minute sur ce qui est fait officiellement sur cette race en France…
Un des points inscrit au programme 2008-2009 du Conservatoire des Races d’Aquitaine, en charge de la race Betizu, est « - étude et protection de la population de bovin Betizu ». Le 11 juillet 2008, ce programme a reçu l’accord de principe d’un soutien financier du Conseil Régional d’Aquitaine sous forme d’une subvention régionale…
Sur son site internet, le conservatoire des Races d’Aquitaine précise à propos des Betizu : « En l’absence de statut juridique adapté, aucune mesure de protection efficace ne permet d’enrayer la disparition progressive de ces animaux. Effectif en France en 2006 : 120 vaches. »
Bonjour, j’ai posté un film sur des vaches du Pays Basque le 21/02/2011 sur youtube , le film s’intitule : Vaches du Pays Basque ; voici le lien : http://www.youtube.com/watch?v=OMTG3fk71D4
Mon pseudo sur youtube est REVIN08
J’aimerais savoir si ce sont des BETIZU car je n’en suis pas sûr. Merci.
Bonjour alrom niverno !
La première vache de couleur fauve ressemble pas mal à une Betizu : port général, couleur de la robe, avant plus développé que l’arrière, chaussettes fauves à l’avant et plus claires à l’arrière, forme et coloration des cornes… Elle a apparemment son pelage d’été court ! Dommage qu’on ne voit pas le museau et les yeux : le museau doit être rosé et les yeux entourés de lunettes claires… M’enfin ça ressemble fort à la description de la Betizu ! Pour les veaux le second, fauve, ressemble fort à Maman ! Par contre la couleur noire du premier n’est pas typique : en principe la robe va du blond au roux… Par contre sa morphologie générale semble comparable à la vache et au second veau… Maman avait peut être croisé un taureau genre Brava, Toro de Lidia ou Combat, en se promenant en montagne ! Par contre la vache blanche de la fin du film n’est pas une Betizu… ça ressemble fort à une Blonde d’Aquitaine !
Merci pour l’info.