Bovins : la race Bazadaise
Non, ce n’est pas le nom de la race des bovins qui paissent dans les jardins du Bazar de l’Hôtel de Ville de Paris… mais celui d’une belle race grise, ancienne et rustique de la région de Bazas en Gironde !
- Dénomination
Nom français : Bazadaise.
Nom international : Bazadais.
Autres noms : aucun.
- Données sur la race
Type : race à viande.
Code type racial : 24.
Origine : race issue du rameau blond et rouge, comme la Limousine et la Blonde d’Aqutaine, autochtone des coteaux proches de Bazas en Gironde (d’où elle tire son nom) et du massif landais où elle était déjà élevée au moyen-âge ; il est possible qu’elle ait également des origines anciennes issues du rameau Gris des Steppes du fait de ses ressemblances avec des races comme la Gasconne… Le cheptel de race Bazadais était nombreux lorsqu’il était employé pour le travail , travail agricole dans les domaines riches de la région mais aussi débardage dans la forêt des Landes transports routiers pour le commerce du bois en provenance des Landes, des vins, eaux de vie et aussi des galets venant de la vallée de l’Adour, son fumier servant de plus à enrichir les vignes du sud de la Gironde ! mais l’effectif qui atteint son record avec 61.000 têtes en 1943, a ensuite fortement et rapidement régressé après la deuxième guerre mondiale avec la disparition de la traction animale ; heureusement, le plan de relance mis en place en 1970, alors que l’on ne recensait plus que 700 animaux inscrits au Livre Génalogique, a permis de sauver cette race bovine alors en voie de disparition…
Livre généalogique : oui, créé en 1896.
Apport d’autres races : aucune.
Diffusion outre France : la race a été exportée en Angleterre, en Australie et en Espagne.
Organisme responsable de la race : Herd-Book Bazadais – Maison du GOBA, Zone Industrielle BP55, 33430 Bazas.
Reconnaissance par le Ministère français en charge de l’Agriculture : oui, en tant que race locale (plus de 30% des génitrices dans un seul département ou de 70% des génitrices dans 3 départements adjacents) et à faible effectifs (moins de 5.000 génitrices).
Considérée par la FAO comme : race standardisée.
Maintien et protection : non en danger et maintenue.
- Répartition et cheptel
Répartition géographique : le grand Sud-Ouest, de la Gironde au massif Pyrénéen.
Adaptation climatique : adaptation à des milieux secs et chauds, y compris difficiles, et notamment Pyrénéen ; elle peut estiver jusqu’à 2.400 m.
Cheptel français (données BRG 2005) : environ 7.600 dont un peu plus de 100 reproducteurs (dont 30% reproduisant en insémination artificielle) et 2.800 reproductrices dont 2.700 inscrites au Livre Généalogique. Environ 95% des femelles reproduisent en race pure.
- Morphologie et stature
Aspect général : animal de taille moyenne, avec une ossature fine et un profil dorsal rectiligne ; l’encolure est courte et vigoureuse, les épaules bien musclées, les côtes rondes et amples, la poitrine large et profonde, les reins courts, larges et bien soutenus et les cuisses et les fesses arrondies, musclées, pleines et bien descendues.
Hauteur au garrot à l’âge adulte : environ 145 cm pour le mâle et 140 cm pour la femelle.
Poids à l’âge adulte : environ 1.100 kg pour le mâle et 750 kg pour la femelle.
- Aspect
Robe : unicolore charbonnée ou gris foncé avec des pommelures de teinte chez le mâle, grise claire et souvent nuancée de froment chez la femelle ; le veau est de lui de couleur froment et ne commence à prendre une couleur grise caractéritique de la race qu’après le sevrage ; le front, le chanfrein, l’encolure sont généralement plus foncés et les onglons sont de couleur foncée ; le ventre, l’intérieur et le bas des des pattes sont de nuance plus claire, y compris chez les veaux.
Peau et muqueuses : peau noire, fine, souple et luisante et muqueuses rosées.
Tête : la tête est large et plutôt courte et le front a de l’ampleur avec un toupet peu fourni ; placé entre les orbites saillantes , il est un peu bombé chez le mâle et sensiblement creusé chez la femelle ; le mufle est rose et dépourvu de pigmentation sombre et la bouche petite ; le front et le chanfrein sont en général d’une couleur plus foncée que le reste de la robe ; les grands yeux bien sortis sont par contre cerclés, ainsi que le bout du museau, d’une auréole légèrement rosée garnie de poils gris très clairs ; les oreilles sont basses, épaisses et garnies de poils gris ou noir à l’intérieur.
Cornes : de couleur jaune cire avec des pointes brunes ; à section ovoïde, elles sortent horizontalement de la tête, s’abaissent légèrement vers l’âge de 13 à 14 mois puis soit prennent une forme de croissant, soit se relèvent légèrement.
Membres : secs, fins, avec des canons courts et de petits pieds ; la corne du sabot est très résistante.
Queue : bien attachée dans le prolongement du sacrum, large à sa base et fine à son extrémité, elle descend jusqu’à la pointe du jarret.
- Ses qualités
Rustique, avec une remarquable adaptation à l’altitude, la Bazadaise est une bonne vêleuse, excellente mère pour ses veaux et qui se préte bien à des croisements avec d’autres races ; la notoriété bouchère de la race Bazadaise s’est surtout construite à partir de la production de veaux de boucherie mais le persillé et le grain très fin de la viande bovine de la race Bazadaise, à l’origine des lettres de noblesse de l’entrecôte à la Bordelaise, sont également les garanties d’une tendreté et d’une saveur reconnues désormais internationalement.
Qualités bouchères : la finesse du squelette et la conformation peu grasse, longue, avec une cuisse épaisse et une épaule bien développée de la race Bazadaise procurent des carcasses très prisées de la boucherie traditionnelle et une viande de qualité qui est reconnue par le Label Rouge et l’IGP « Bœuf de Bazas » ainsi que par le Label Rouge et l’IGP « Bœuf de Chalosse » (ces labels sont multiraciaux et concernent également les bovins de races Blonde d’Aquitaine et Limousine élevées respectivement dans les environs de Bazas et dans la Chalosse, terroir situé au sud des Landes…). Le persillé très fin de la viande qui lui confère sa tendreté, ainsi que sa jutosité et sa couleur plutôt claire en font une des viandes bovines parmi les plus appréciées : lors d’un test de dégustation en l’aveugle au Salon International de l’Agriculture de 1992 à Paris, la Bazadaise a été classée seconde, derrière la Limousine ! Les jeunes mâles font 400 kg à 16 mois, avec un rendement carcasse de 65%, les mâles castrés 600 kg à 40 mois, avec un rendement carcasse de 65%, les femelles 460 kg à 60 mois avec un rendement carcasse de 63%. Ces rendements carcasses élevés, liés à la finesse du squelette et à la faible proportion de déchets gras, sont parmi les meilleurs, avec ceux de la race Blanc-bleu, pour les bovins de races à viande…
Qualités laitières : le lait est consommé par les veaux, forts renommés comme leurs papas et leurs mamans !
Qualités reproductrices : mise bas excellente, y compris pour des veaux issus de croisements, et qualités maternelles remarquables.
Autres qualités : Outre ses qualités bouchères et reproductrices, la Bazadaise est adaptée à la vie rustique en plein air, y compris en altitude, ainsi qu’à la marche et a une bonne aptitude à valoriser les fourrages.
- Pour en savoir plus…
- La page sur la race Bazadaise de la ville de Bazas,
- La page dédiée au Label Rouge Bœuf de Bazas du site AVBC – Aquitaine Viandes Bovines Certifiées,
- La page sur la race Bazadaise de l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement,
- La page sur la race Bazadaise du site Vaches du monde,
- La page de données sur la race Bazadaise du Bureau des Ressources Génétiques, organisme gouvernemental français,
- La race bovine Bazadaise : terroir, rusticité et développement international, excellente et très complète thèse de doctorat vétérinaire de Anne Bihet-Viguié, École Nationale Vétérinaire d’Alfort, 2006.