Bovins : la race Gasconne

La descendance de cette ancienne race locale et robuste nous donne une viande très fine au grain persillé et au parfum particulier hérité de son caractère gascon ! Et elle est désormais reconnue internationalement !

Attelage gascon aux labours à Camps. Crédit photographique : www.gasconne.com

Ci-dessus, attelage Gascon aux labours, à Camps.

    Dénomination

Nom français : Gasconne.
Nom international : Gascon.
Autres noms : Gasconne à muqueuses noires.

    Données sur la race

Type : race à viande.
Code type racial : 72.
Origine : race montagnarde autochtone de l’Ariège, issue d’un croisement entre les rameaux brun et grise des steppes, comme sa voisine et cousine la Mirandaise (ou Gasconne aréolée) race autochtone du Gers. Originaire de la région de Saint-Gaudens, la Gasconne à muqueuses noires, aujourd’hui appelée simplement Gasconne, a pendant des générations été l’animal de trait de la région : il n’était pas rare de voir des vaches mises au joug en même temps qu’elles portaient leurs veaux ! Ce fût la première race bovine reconnue en France, ceci en 1856 suivie ensuite par la Charolaise mais son livre généalogique fût ouvert officiellement plus tardivement que cette dernière… Depuis une centaine d’année, elle a été peu à peu reconvertie de bête de trait en race à viande reconnue internationalement ce qui lui a permis de survivre à l’abandon de la traction animale : on en comptait en effet 548.000 têtes en 1932, 125.000 en 1968 et plus que 20.000 en 1992 mais le cheptel est reparti à la hausse depuis avec environ 40.000 têtes dans les années 2000 !
Livre généalogique : oui créé en 1894.
Apport d’autres races : Piémontaise en provenance d’Italie (race avec laquelle elle a beaucoup de similitudes), entre 1965 et 1971, sur environ 5% des saillies annuelles.
Diffusion outre France : ses qualités d’adaptation remarquables lui ont permis de s’implanter, en race pure ou en support de croisement terminal, dans des milieux aussi variés que les collines du Royaume-Uni et d’Ecosse, les Polders des Pays-Bas, la chaîne andine au Chili ou au Paraguay, la forêt équatoriale de Guyane, les zones sèches de l’Espagne, les terrains au climat continental rude de Slovaquie.
Organisme responsable de la race : UPRA Gasconne – Centre National Gascon, 09100 Villeneuve-du-Paréage.
Considérée par la FAO comme : race améliorée.
Maintien et protection : race locale (plus de 30% des génitrices dans un seul département ou plus de 70% dans trois départements contigus), non en danger et non maintenue.

    Répartition et cheptel

Répartition géographique : sud des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon mais aussi en Corse, dans les Alpes du Sud et en Guyane .
Adaptation climatique : milieux montagneux secs et chauds, notamment pyrénéens, en été comme en hiver ; sa robe gris clair rase et ses muqueuses noires lui permettent de résister à l’exposition au soleil et d’avoir une grande tolérance à des variations brusques de températures.
Cheptel français (données BRG 2005) : de l’ordre de 40.000 avec environ 1.000 reproducteurs (dont 9% reproduisant en insémination artificielle) et 25.000 reproductrices (dont 7.800 inscrites au Livre Généalogique, 11.000 inscrites au contrôle des performances et 12.000 enregistrées et 90% reproduisant en race pure).

    Morphologie et stature

Aspect général : animal d’asssez grande taille au profil dorsal rectiligne, à la silhouette trapue avec une poitrine ample, un garrot épais et bas, des membres courts et solides et une ossature fine mais également solide.
Hauteur au garrot à l’âge adulte : environ 145 cm pour le mâle et 135 cm pour la femelle.
Poids à l’âge adulte : environ 950 kg pour le mâle et 650 kg pour la femelle.

Madame et monsieur Gasconne à muqueuses noires ! Crédit photographique : AgroParisTech - France UPRA Sélection

    Aspect

Robe : unicolore gris argenté allant de très clair à foncé, avec des variations de tonalité suivant la le sexe et la partie du corps (souvent plus foncée à la base et aux extrémités), avec le bord des oreilles, le toupillon de la queue et les onglons noirs ; les veaux naissent fauves marrons et grisonnent vers 3-4 mois et les taureaux ont des traces de charbonures (pain-brûlé) sur l’encolure vers l’avant-main.
Peau et muqueuses : peau noire souple et élastique et muqueuses noires ; poils épais.
Tête : plutôt courte avec un mufle large, un chanfrein rectiligne et un chignon peu garni, avec des marques noires sur le bord des oreilles qui sont assez grandes, épaisses, bien poilues et au maintien horizontal.
Cornes : grises et d’un bon diamètre à la la base, elles partent à 180° et bien horizontalement sur les côtés puis s’arquent vers l’avant et se relèvent à leur extrémité, plus foncée.
Membres : membres courts et solides avec des onglons durs et noirs.
Queue : plantée haute, elle est très longue avec un long toupillon de crins noirs allant pratiquement jusqu’au sol.

    Ses qualités

Après des générations vouées à la traction animale, la Gasconne, avec sa rusticité montagnarde exceptionnelle, s’est reconvertie brillament en race allaitante à viande particulièrement performante que ce soit en race pure ou en croisement, dans des conditions d’élevage difficiles en système extensif et avec des régimes alimentaires très variés, et est devenue la race rustique allaitante des Pyrénées.
Logo du Label Rouge Bœuf gascon.Qualités bouchères : quel que soit le type de l’animal ou l’âge à l’abattage, la viande de la Gasconne, résultat de sa vie rustique et sportive valorisant une flore variée, est d’un beau rouge vif, très tendre et juteuse du fait de ses fibres particulièrement fines, intimement persillée et à la saveur délicate et est reconnue internationalement, ce qui est remarquable pour une race locale ; elle bénéficie du Label Rouge « Bœuf gascon ». Les mâles de 18 mois ont un poids de 600 kg avec un rendement carcasse de 60%, les mâles castrés de 42 mois, de 850 kg avec un rendement carcasse de 60%, les femelles de 72 mois, de 680 kg avec un rendement carcasse de 60%. Les résultats spectaculaires d’engraissement des broutards de race Gasconne les font apprécier des engraisseurs français, italiens, hollandais ou espagnols.
Qualités laitières : la maigre production est réservée à l’élevage des veaux (un par an).
Qualités reproductrices : longévité, fertilité, facilité de mise bas (98 % sans aide ou avec des aides faciles) alliées à de bonnes qualités maternelles.
Autres qualités : très bonne marcheuse, elle valorise les coteaux caillouteux et les flancs de montagnes escarpés à végétation pauvre de la zone pyrénéenne et résiste bien aux mouches.

    Pour en savoir plus…

- Le site sur la vache Gasconne de l’association interprofessionnelle Groupe Gascon,
- La page sur la race Gasconne, du site Vaches du Monde,
- La page sur la race Gasconne de l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement,
- La page du Label Rouge Bœuf Gascon,
- Le site de l’UPRA Gasconne, l’association responsable de la race,
- La page de données sur la race Gasconne du Bureau des Ressources Génétiques, organisme gouvernemental français.

Un beau taureau de race Gasconne à la foire 2008 de Tarascon ! Crédit photographique : www.mairie-tarascon.com

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