Bovins : la race Blonde d’Aquitaine
Blonde d’Aquitaine broute dans un pré avec sa copine Brune des Alpes…
Blonde lève le muffle et dit à sa copine : « Oh, t’as vu dans le pré d’à côté, y’a des chevals ! »
Brune, désespérée : « Ce ne sont pas des chevals mais des chevaux… »
et Blonde… : « Ah, ben ça alors ! J’aurais pourtant parié que c’étaient des chevals ! »
- Dénomination
Nom français : Blonde d’Aquitaine.
Nom international : Blonde d’Aquitaine.
Autres noms : aucun.
- Données sur la race
Type : race à viande.
Code type racial : 79.
Origine : race du rameau blond et rouge, comme la Bazadaise, la Béarnaise, la Betizu, la Limousine, la Lourdaise, la Salers et la Villard-de-Lans ; le côté dit blond du rameau serait originaire du sud-ouest de la France et le rameau dit rouge d’Espagne. Parmi les races françaises du rameau blond et rouge, seule la Salers serait venue d’Espagne, les autres étant d’anciennes races autochtones françaises. Les Blondes peuplent en effet le bassin aquitain depuis longtemps… Utilisées pour la traction dès le Moyen-Âge, elles ont donné naissance à un grand nombre de variétés locales. Au XIXème siècle, ces différentes variétés furent regroupées et trois races distinguées :
- la Garonnaise, de loin la plus nombreuse, élevée comme bête de travail avec de nombreuses variétés locales : l’Agenaise, la Marmandaise, la Créon, la Castillonne, l’Entre-Deux-Mers, la Montalbanaise, …
- la Blonde du Quercy, également bête de travail mais accoutumée aux patûrages pauvres des Causses,
- la Blonde des Pyrénées, race d’altitude du sud de l’Aquitaine utilisée pour la production de fromages, chaque vallée en ayant pratiquement son type : la Blonde d’Urt, la Béarnaise, la Lourdaise….
En 1962, les races Garonnaise, Blonde du Quercy et Blonde des Pyrénées furent regroupées en une race unique appelée Blonde d’Aquitaine et, dans le contexte de la disparition de la traction animale, la sélection s’orienta vers la production de viande. Initialement, une autre Blonde de travail, la Limousine était prévue dans cette fusion mais les éleveurs Limousins s’y opposèrent.
Livre généalogique : oui, créés dès 1898 pour la Garonnaise puis poursuivi apès 1962 sous le nom de Blonde d’Aquitaine.
Apport d’autres races : non.
Diffusion outre France : figurant parmi les grandes championnes des races bouchère, elle a conquis les cinq continents, depuis une trentaine d’années.
Organisme responsable de la race : UPRA Blonde d’Aquitaine – 271 rue de Péchabout, BP 45, 47002 Agen Cedex. Il existe également de nombreux organismes gérant des herd-book nationaux (Allemagne, Autriche, Canada, Danemark, Portugal, USA, …).
Reconnaissance par le Ministère français en charge de l’Agriculture : oui.
Considérée par la FAO comme : race améliorée.
Maintien et protection : non en danger et non maintenue.
- Répartition et cheptel
Répartition géographique : en France, elle est présente dans plus de 80 départements français.
Adaptation climatique : d’origine rustique, la Blonde d’Aquitaine s’adapte à des régions et des climats variés et on la trouve aussi bien paissant, en hiver sur les bords du Saint-Laurent, en été sur des patûrages d’altitudes des Pyrénées, sous le soleil de plateaux et hauts-plateaux tant au Quercy qu’au Chili, sous des climats chauds comme à la Réunion, au Brésil ou en Colombie, … ou encore, doucement humidifiée par la bruine de Grande-Bretagne ou de Normandie !
Cheptel français (données BRG 2005) : plus d’1.000.000 dont 12.000 reproducteurs (0,1% reproduisant en insémination artificielle et environ 5% utilisés en croisement) et 483.000 reproductrices (dont plus de 32.000 inscrites au livre généalogique et 98.500 inscrites au contrôle des performances), 98% reproduisant en race pure. Elle occupe ainsi la 3ème place des races à viande en France, après la Charolaise et la Limousine…
- Morphologie et stature
Aspect général : animal de très grande taille, longiligne et au profil dorsal rectiligne, avec un bassin ample et une musculature puissante et rebondie avec notamment un arrière-train bien musclé ; peau, ossature et membres fins.
Hauteur au garrot à l’âge adulte : environ 165 cm pour le mâle et 155 cm pour la femelle.
Poids à l’âge adulte : la Blonde d’Aquitaine détient le record de poids des races françaises avec environ 1.400 kg pour le mâle et 1.050 kg pour la femelle.
- Aspect
Robe : unicolore froment avec des variations allant du clair au foncé et souvent pommelée de jaune clair.
Peau et muqueuses : peau blanche avec un poil ras et muqueuses claires.
Tête : plutôt allongée avec un profil céphalique convexe, des joues creusées et un front surmonté d’un petit toupet de poils blonds bouclés et légèrement creusé entre des orbites saillantes ; le muffle, de couleur rose à chamois, et les yeux sont cerclés d’une auréole de poils pratiquement blancs et les oreilles bien garnies de poils blonds.
Cornes : cornage blond se développant dans un plan horizontal avec des extrémités plus foncées et de forme légèrement en lyre dans les Pyrénées et en roue dans la vallée de la Garonne.
Membres : fins avec des onglons chatains et des ergots foncés et une tache chamois sur le devant des genoux avants.
Queue : longue, de bonne dimension à la base avec une attache nette et bien détachée et un toupillon de longs poils blonds.
- Ses qualités
Race bouchère très docile et donnant une production très variée (veaux de boucherie, broutards, taurillons, génisses, vaches de réforme) avec une croissance remarquable en conditions intensives et extensives, un rendement carcasse élevé (60 à 65%) et une proportion de viande à rôtir ou à griller exceptionnelle (65%).
Une particularité amusante : la Blonde d’Aquitaine chasse les mouches et autres insectes, comme les chevaux, c’est à dire en faisant « frémir » sa peau alors que toutes les autres vaches ne savent le faire qu’en agitant leur queue ou les oreilles !
Qualités bouchères : la viande est persillée, à fibres fines, très tendre et goûteuse et sans couverture de gras ; le poids est de 160 kg pour les veaux de boucherie de 4 mois (avec un rendement carcasse de 65%), de 550 kg pour les jeunes mâles de 17 mois (avec un rendement carcasse de 65%), de 550 kg pour les femelles de 30 mois (avec un rendement carcasse de 62%) et de 650 kg pour les femelles de réforme de 60 mois (avec un rendement carcasse de 60%). Le Label Rouge « Bœuf Blond d’Aquitaine » garantit une viande d’un animal de race Blonde d’Aquitaine élevé en pâturage au moins 6 mois dans l’année.
Qualités laitières : race allaitante dont le lait est réservé à l’élevage des veaux.
Qualités reproductrices : grande capacité de vêlage sans assistance du fait de l’amplitude du bassin des mères et de la morphologie longiligne des veaux à la naissance (95% de vêlages faciles soit le plus fort taux pour les races à viande de grandes tailles).
Autres qualités : le beau Blond d’Aquitaine est un type génétique très apprécié en croisement avec des races comme Holstein, Hereford, Simmental et même Zébu, essentiellement pour la production de veaux sevrés ! La Blonde est-elle parfois utilisée comme mère de veaux issus du croisement avec des Charolais, en raison de son aptitude au vêlement.
- Pour en savoir plus…
- Le site sur la Blonde d’Aquitaine de l’UPRA en charge de la race,
- La page sur la race Blonde d’Aquitaine de l’Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement,
- La page consacrée au Label Rouge Bœuf Blond d’Aquitaine,
- La page sur la race Blonde d’Aquitaine du site Vaches du Monde,
- La page de données sur la race Blonde d’Aquitaine du Bureau de Recherches Génétiques, organisme gouvernemental français.
Mots-clefs : Les produits
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