La formule des indices… du rire

Non, cette fois, cette formule des indices n’est pas de moi  :) mais, selon la Pravda, d’un scientifique américain, Igor Krishtafovich.

On sait qu’une bonne blague vaut un bon bifteck : ajoutée à un menu frugal, elle peut donc aider à rassassier des convives dont l’estomac crie famine !

Mais nous interrogeons-nous a priori sur l’efficacité d’une blague racontée à la fin d’un repas (ou dans d’autres circonstances…) ?

Pour nous y aider, Igor Krishtafovich a proposé la formule suivante pour évaluer la puissance humoristique PH d’une blague : PH = IP x C/T + HG, où :

- IP représente l’implication personnelle nécessaire pour adhérer à la blague (suggestion : graduer de 0 si la personne concernée est très défavorablement réceptive à 2 si la personne est complètement réceptive, en passant par 1 si la personne est indifférente),

- C est la complexité de la blague (suggestion : graduer ce coefficient de 0 si la blague est vraiment trop limpide à D^1/2 si elle est hardue, D^1/2 étant la racine carrée de la durée nécessaire pour raconter la blague une fois…),

- T est le temps nécessaire pour comprendre la blague (suggestion : compter ce temps depuis le début de la narration, avec, pour D et T, 5 secondes comme unité de temps, soit la durée approximative des histoires les plus courtes…),

- HG quantifie l’humeur générale : une bonne ambiance influe évidemment sur l’effet de la blague mais ce facteur varie aussi selon la perception que se fait l’audience du narrateur (suggestion : graduer de 0 dans des conditions très défavorables telles que circonstances funestes, cataclysmes, … à 2 pour une ambiance festive bien chauffée et un narrateur apprécié).

Dans ces conditions, la puissance humoristique PH d’une blague peut varier de 0 pour les plus nulles à 4 pour les plus courtes et les plus appréciées…

La formule s’applique globalement pour l’auditoire mais aussi individuellement pour le narrateur et chaque auditeur… On comprend ainsi pourquoi le narrateur est parfois le seul à rire ou, d’autres fois, pourquoi tout le monde rit sauf lui et la maîtresse de maison qui sert le clafoutis…

Quelques commentaires pour souligner la pertinence de la formule :

- IP  explique pourquoi le narrateur, qui s’implique évidemment fortement dans la blague en la racontant, la trouve plus drôle que les auditeurs ; il y a cependant des exceptions : si un belge raconte une histoire belge à des français, le public sera a priori plus réceptif que le narrateur….

- IP montre aussi que les « private jokes » ont un avantage indéniable sur les autres blagues. Mais attention… l’aspect « private joke » est à considérer avec discernement : sur un public français, une histoire belge aura beaucoup plus de succès qu’une blague de belges sur les français.

- Toutes choses égales par ailleurs, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures ; une blague longue (D élevé) ou complexe (C élevé) peut néanmoins s’avérer efficace si l’audience la comprend vite (T faible) et que l’implication IP de chacun et l’ambiance générale HG s’y prête.

- Une blague qui doit être répétée est difficilement drôle : on multiplie T par le nombre de répétitions nécessaires sans modifier D mais en diminuant IP et HG… Mais, dans certains cas, ça peut finalement s’avérer payant…

- Une excellente blague peut voir son PH anéanti par une IP défavorable des auditeurs ; cela explique notamment pourquoi certains ne font jamais rire personne.

Mais illustrons tout ceci par un exemple pratique ! Prenons ainsi la sentence : « Sur terre, il y a trois sortes de gens… ». Vous la connaissez ? Non ? Alors ça tombe, bien !

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