En France, l’Aïd el-Fitr débute le 13 octobre 2007 : Aïdkum mubarak !

Aïdkum mubarak ! Que votre fête soit bénie ! ou Taqqabala allâhu minnâ wa minkum ! Qu’Allâh agrée notre jeûne et le vôtre !

Ce sont les vœux que s’adressent les musulmans lorsqu’arrive Aïd el-Fitr (la fête de la rupture), le premier jour du dixième mois du calendrier musulman (Chawwal – non pas Chabal… Chawwal…), lendemain du dernier jour du mois de Ramadân, qui marque la fin du jeûne observé par les musulmans pendant ce mois.

Au Maghreb, l’Aïd el-Fitr est également appelé Aïd es-Seghir (la petite fête) par opposition à la seconde fête religieuse des musulmans, l’Aïd el-Kebir (la grande fête ou Aïd-Adha, fête du sacrifice) qui a lieu le dixième jour de Dhu al-Hijjah, douzième mois du calendrier musulman, pour commémorer le sacrifice d’Abraham, et aura lieu le 20 décembre, en 2007.

Le sens d’Aïd el-Fitr
Aïd el-Fitr clôt le Ramadän : consacrée à la reconnaissance et à l’éloge de Dieu, c’est le temps pour chaque musulman de faire le bilan des choses accomplies et des changements positifs survenues pendant ce mois sacré pour s’engager dans la continuité de son engagement pour se parfaire et mieux servir Allah.

La veille, il est dit que Dieu rappelle ses anges et leur demande : « Ô Mes Anges!, quelle est la récompense de ces travailleurs qui ont terminé leur tâche ? ». Les anges répondent qu’ils devraient être récompensés. Allah leur dit alors : « Soyez témoins, je leur ai tous pardonnés. ».

Aïd el-Fitr est donc un temps heureux pour les musulmans. Après un mois de jeûne diurne, c’est l’occasion de partager de nouveau le déjeuner en famille. Les rues des villes sont décorées et beaucoup décorent leur maison pour célébrer cette fête bénie et invitent ou rendent visite à leurs amis. Chacun effectue de grandes préparations pour accueillir ses invités, et on dispose des plateaux de pâtisseries délicieuses, de café et de thé pour les partager avec les voisins.

L’Aïd el-Fitr est en outre marqué par plusieurs pratiques religieuses :
- Zakat el-Fitr, l’aumône de la rupture du jeûne,
- Takbîr, qui consiste à proclamer la grandeur de Dieu en récitant « Allâhu akbar », Dieu est le plus Grand, de l’aube jusqu’à l’arrivée de l’imam pour la prière de la Fête.

Ce jour là, on se lève tôt, on petit-déjeûne d’aliments sucrés – pourquoi pas un nombre impair de dattes comme le faisait Mahomet ? -, on se vêt de ses meillleurs habits, chacun selon ses moyens, tout en restant raisonnable et humble, puis on part tôt sur le lieu de la prière qui commence lorsque le soleil est à environ « 3 mètres au dessus de l’horizon ».

Mais avant ne pas oublier Zakat el-Fitr !
Comme le Takbîr, l’aumône de la rupture du jeûne est due par tout musulman, homme ou femme, grand ou petit… Elle est destinée à procurer de quoi manger le jour d’Aïd el-Fitr aux plus nécessiteux sans qu’ils aient besoin de mendier et cette aumône purifie l’âme de celui qui la donne, des fautes qui l’auraient souillée pendant le jeûne, comme des bavardages ou la tenue de propos indécents…

Symboliquement, à l’image de ce que faisait Mahomet, cette aumône était initialement constituée d’un saa (soit 4 fois le contenu des deux paumes de la main jointes) de nourritures de la région, telles que blé, orge, dattes, riz, raisins sec, fromages, etc. donné par chaque musulman à un plus nécessiteux que lui.

Il s’agissait de lui donner la nourriture pour ce jour de fête et le principe en est conservé lorsqu’une famille musulmane offre aujourd’hui à une autre famille moins aisée la nourriture pour cette journée de fête. Cette aumône doit être faite assez tôt, par exemple la veille ou tôt le matin, pour que ceux à qui on la donne en bénéficient le jour de la fête ; de toute façon Zakat el-Fitr doit être fait avant la prière du matin, sinon ce sera un simple don… Bien entendu, ceux qui n’ont pas de quoi se nourrir en sont dispensés…

Salat ul Aïd : la prière d’Aïd el-Fitr
Elle se passe préférentiellement dans une musalla, espace découvert de prière, située en dehors de la cité, plutôt qu’à la mosquée, pour pouvoir accueillir tous les fidèles.

L’imam dit une première takbira, « Allâhu akbar », pour entrer en prière, puis six autres en faisant à chaque fois le geste de début de la prière : les mains à hauteur de la tête puis baissées le long du corps. Puis il récite al-Fâtiha et une sourate, effectue une rak‘a ; c’est la succession, à partir de la station debout, d’une inclinaison du buste jusqu’a l’horizontale les mains posées sur les genoux suivi d’un redressement, puis d’une prosternation, le front et le nez sur le sol, les mains posées à plat de chaque côté du visage, les genoux et les pieds posés eux aussi au sol, suivi d’un redressement en restant assis, puis d’une nouvelle prosternation identique à la précédente et d’un redressement.

Puis il dit de nouveau six takbiras, accomplit une nouvelle rak’a et termine la prière avant de prononcer son sermon d’Aïd el-Fitr, la khoutba. Il est important de rester assis et de ne pas parler pendant toute la durée du sermon.

Ensuite, la coutume est de se rendre visite mutuellement et d’échanger des vœux comme Aïdkum moubarak ! et des cadeaux car Mahomet a dit : « Échangez des cadeaux afin de cultiver l’amour entre vous ». Et il en sera ainsi pendant trois jours.

Les réjouissances d’Aïd el-Fitr
Le repas de midi qui suit est traditionnellement un grand repas de fête familial organisé sous la direction de la mère pour la famille élargie… Souvent, chaque famille passe la nuit à la préparation de mets succulents et abondants !

Bien souvent, pendant Ramadan, on s’est passé de couscous… et Aïd el-Fitr est alors une excellente occasion pour se rattraper en en préparant un digne de rois !

Et puis aussi beaucoup de mets ou de pâtisseries déjà évoquées pour Ramadân et puis en vrac, quelques autres mets traditionnels préparés pour cette occasion au Maghreb : des petits pains et des œufs durs décorés avec leur coquille pour les petits enfants, le barkoukass – de la semoule roulée grossièrement, accompagnée d’une sauce rouge, de légumes et de poulet -, le fwara cuit à la vapeur du couscous, la rechta – des pâtes fraîches en sauce blanche accompagnées de petits navets - », et tiens encore quelques pâtisseries spéciales Aïd el-Fitr trouvées dans le « palais d’Abir » :
- Dattes fourrées,
- Cornes de gazelles,
- Skandriette (losanges au miel),
- Petites boules aux amandes et à la canelle,
- Boules de neiges (à la noix de coco),
- Montecaos,
- Ddziriettes (algéroises)…

Puis, une fois le repas terminé, de nouveaux vêtements sont offerts aux membres de la famille, des jouets et de l’argent sont également donnés aux enfants et des petits cadeaux personnels sont échangés. Des appels téléphoniques sont faits à la famille et aux amis éloignés et des cartes colorées d’Aïd leurs sont envoyées avec des salutations et des souhaits pour cette fête. Le soir est souvent consacré à des distractions et des animations collectives organisées par les communes…

Au Maghreb, traditionnellement, le deuxième jour de l’Aïd était consacré dans le passé à la visite des filles mariées vivant dans d’autres villages ; il y avait alors une intense activité sur les routes et les sentiers desservant les différents villages et les mamans préparaient pour cette journée tant attendue des gâteaux et des beignets qu’elles emmenaient avec elles…

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Une réponse à “En France, l’Aïd el-Fitr débute le 13 octobre 2007 : Aïdkum mubarak !”

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