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Bovins : la race Mirandaise

Posted By René de la recette du dredi On 7 janvier 2009 @ 06:00 In Le truc du mercredi | No Comments

Une race autochtone du Gers, rustique et ancienne et voisine et cousine de la Gasconne à muqueuses noires, qui est en train de réchapper, de peu, à son extinction qui semblait inéluctable dans les années 1980…

Trois des vaches de l’élevage du Lycée agricole de Mirande qui attendent avec impatience d’aller brouter dans les prés ! Source photographique : EPL. [1]

    Dénomination

Nom français : Mirandaise.
Nom international : Mirandaise.
Autres noms : Gasconne aréolée.

    Données sur la race

Type : race à viande [2].
Code type racial : 77.
Origine et histoire : C’est la race ancienne autochtone du Gers, issue d’un croisement entre les rameaux brun et grise des steppes, comme sa cousine la Gasconne à muqueuses noires, autochtone elle de l’Ariège ; elle a été sélectionnée aux environs de Mirande, pendant de nombreuses générations, pour y effectuer les travaux agricoles sur des terres lourdes et parfois escarpées des coteaux de Gascogne et était devenue l’animal local de trait du Gers ainsi que du nord des Hautes-Pyrénées et de l’ouest de la Haute-Garonne, les animaux non conservés pour la reproduction ou le travail étant vendus en veaux de lait de trois mois réputés. Le livre généalogique de la race « Gasconne Aréolée », appelée aujourd’hui Mirandaise, a été créé en 1897, soit 3 ans après celui de sa voisine et cousine la « Gasconne à muqueuses noires » appelée aujourd’hui simplement « Gasconne ». En fait, un premier livre généalogique de ces deux Gasconnes, créé en 1856, échoua à cause de l’existence de deux rameaux distincts tant par leur spécificités que par leur localisation : la Gasconne à muqueuses noires et la Gasconne aréolée… et ce n’est qu’environ 40 ans plus tard que le Conseil Général convînt qu’il fallait scinder le Herd-Book des Gasconnes en deux livres distincts…

Dans les années 1930, l’effectif de la race Gasconne aréolée était estimé à 180.000 têtes dans le département du Gers mais ce nombre a très rapidement décliné à partir des années 1950 du fait de la disparition de la traction animale, de la spécialisation laitière de certaines exploitations et de l’implantation de races à viande plus performantes qu’elle. Il faut dire qu’en plus, en 1955, dans le cadre de la politique inspirée par l’inspecteur général de l’agriculture Edmond Quittet qui préconisait une réduction drastique du nombre des races d’animaux d’élevage français, il fût décidé que le livre généalogique de la Gasconne aréolée fusionnait avec celui de la Gasconne à muqueuses noires : on revenait à la situation qui existait cent ans avant ! Mais les deux populations restèrent distinctes car elles correspondaient à des territoires et des systèmes d’élevages différents… Par contre, alors que la Gasconne à muqueuses noires, grâce à la renommée nationale puis internationale de sa viande, sauvait sa tête de la politique Quittet, la vitesse d’extinction de la Gasconne aréolée, à diffusion locale, fût renforcée suite à des erreurs de gestion du cheptel : renouvellement insuffisant des mâles en insémination artificielle, infusion de sang Piémontais…

Ainsi à la fin des années 1970, la race ne comptait plus que quelques dizaines d’individus détenus par des éleveurs pour la plupart âgés et était condamnée à plus ou moins brève échéance… Heureusement, l’ITEB (aujourd’hui Institut de l’Elevage) entreprît alors de faire l’inventaire des races bovines françaises menacées de disparition et constata que la situation de la Gasconne aréolée était très préoccupante. Un programme national de conservation fût ainsi mis en place dès 1981 avec l’appui du Conservatoire du Patrimoine Biologique Régional de Midi-Pyrénées : il permettra de passer de 88 femelles dans 22 troupeaux fin 1981 à 627 femelles dans 65 troupeaux, 20 ans plus tard, avec aujourd’hui de la semence d’une trentaine de taureaux issus de quatre lignées mâles. C’est ainsi que la Gasconne Mirandaise a pu échapper quasiment miraculeusement à l’extinction.

Soutenu par le Conseil Général du Gers, le Lycée agricole de Mirande [3] a d’ailleurs relevé les manches et montré l’exemple en élevant, dans son « exploitation » créée en 1996, un troupeau allaitant de Mirandaise de dimension économiquement viable : parti avec 15 Mirandaises arrivée cette année-là, la vente de bœufs de 4 ans a commençé 5 ans plus tard et, en 2006, l’élevage de Mirandaise de l’esploitation du Lycée comprenait 105 têtes dont 30 mères, avec une production d’une dizaine de bœuf [4] par an vendus directement.
Livre généalogique : oui créé en 1897.
Apport d’autres races : Piémontaise en provenance d’Italie (race avec laquelle elle a beaucoup de similitudes), entre 1962 et 1985, sur environ 15% des saillies annuelles et Gasconne à muqueuses noires, en provenance de France, entre 1960 et 1985, sur environ 5% des saillies annuelles.
Diffusion outre France : Aucune à ce jour.
Organisme responsable de la race : Institut de l’élevage, Département Génétique Service Sélection, 149 rue de Bercy, 75595 Paris CEDEX 12 ; le livre généalogique est tenu à jour par la Fédération Interdépartementale de la Race bovine Mirandaise, Chemin de la Caillouère, BP 161, 32003 Auch CEDEX.
Considérée par la FAO comme : race standardisée.
Maintien et protection : race locale (plus de 30% des génitrices dans un seul département) et à effectifs réduits (moins de 4.000 génitrices), en danger et maintenue.

    Répartition et cheptel

Répartition géographique : sud de la région Midi-Pyrénées.
Adaptation climatique : moins montagnarde que sa voisine et cousine la Gasonne à muqueuse noire, elle est pluôt adapté aux plateaux et côteaux continentaux de moyenne altitude comme ceux du Gers et supporte bien des tempétatures journalières allant jusque vers 30°C.
Cheptel français (données BRG 2005) : de l’ordre de 1.300 avec environ 30 reproducteurs (dont 45% reproduisant en insémination artificielle) et 460 reproductrices (toutes enregistrées et inscrites au Livre Généalogique et au contrôle des performances, 90% reproduisant en race pure).

    Morphologie et stature

Aspect général : animal de grande taille au profil dorsal rectiligne et au squelette solide.
Hauteur au garrot à l’âge adulte : environ 150 cm pour le mâle et 140 cm pour la femelle, soit un petit peu plus que la Gasconne à muqueuses noires.
Poids à l’âge adulte : environ 900 kg pour le mâle et 650 kg pour la femelle, soit un petit peu moins que la Gasconne à muqueuses noires.

Une belle vache Mirandaise photographiée par Occitane ! Source : http://occitane.canalblog.com/archives/cartes_postales_du_gers___vie_locale/index.html [5]

    Aspect

Robe : unicolore blanche avec des nuances grises ou parfois blondes ou rousses et des muqueuses sombres, comme la Gasconne à muqueuses noires, mais avec le tour des yeux rosé et l’anus et la vulve roses en périphérie et noirs au centre (d’où son nom de Gasconne aréolée) et avec des oreilles non cerclées de noir.
Peau et muqueuses : peau marron, mufle noir et muqueuses foncées mais les testicules sont rosés et l’anus et la vulve roses en périphérie et noirs au centre.
Tête : plutôt allongée avec un chignon frisé bien garni, des yeux vifs en amandes auréolés de clair et sans liseré noir sur le bord des oreilles qui sont assez grandes, épaisses, bien poilues et au maintien horizontal.
Cornes : en lyre basse, partant horizontalement puis remontant vers le haut puis l’arrière, blanches avec des pointes noires.
Membres : membres courts et solides avec des onglons durs et noirs.
Queue : plantée bas, très longue avec un long toupillon de crins noirs allant pratiquement jusqu’au sol.

    Ses qualités

Après des générations vouées à la traction animale, la rustique Mirandaise se reconvertit peu à peu en race à viande après avoir échappé de peu à l’extinction. Docile, féconde, supportant bien la chaleur mais moins précoce que « l’autre Gasconne », la Mirandaise n’en a pas moins de grandes qualités bouchères et une viande d’une grande valeur gustative. Elle est notamment réputée pour la qualité de ses veaux. Aujourd’hui, les éleveurs essayent de remettre la race sur pieds :D en développant une production traditionnelle de qualité pour le marché local et régional.
Qualités bouchères : bien que d’une moins grande précocité que sa voisine et cousine la Gasgonne à muqueuses noires, sa viande est d’une qualité comparable à cette dernière mais sa vente reste actuellement locale.
Qualités laitières : la production est réservée à l’élevage des veaux.
Qualités reproductrices : fertile et bonne mère.
Autres qualités : La Mirandaise excelle dans la production de très bons veaux de lait élevés sous la mère de façon traditionnelle.

    Pour en savoir plus…

- La page sur la race Mirandaise [6] du Conservatoire du Patrimoine Biologique Régional Midi-Pyrénées,
- L’affiche sur la race Mirandaise [7] de l’Institut de l’Élevage,
- La page sur la race Mirandaise [8] de la société Midatest,
- La page de données sur la race Mirandaise [9] du Bureau des Ressources Génétiques, organisme gouvernemental français.


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[2] viande: http://blog.deluxe.fr/imm-glossary/Title/viande

[3] Lycée agricole de Mirande: http://www.lpa.mirande.educagri.fr/accueil.htm

[4] bœuf: http://blog.deluxe.fr/imm-glossary/Title/b%C5%93uf

[5] Image: http://blog.deluxe.fr/wp-content/uploads/2008/12/bovins-race-mirandaise-photo-occitane-canalblog-com.jpg

[6] La page sur la race Mirandaise: http://www.patrimoine-biologique.midipyrenees.fr/fiche.asp?FK_cat_animal=2&page=3

[7] L’affiche sur la race Mirandaise: http://www.inst-elevage.asso.fr/html1/IMG/pdf/affiche_Mirandaise.pdf

[8] La page sur la race Mirandaise: http://www.midatest.com/files/Fiche-Mirandaise-2008.pdf

[9] La page de données sur la race Mirandaise: http://www.brg.prd.fr/brg/pages/rga/bovins/22